ceſſes, comme ils le pouuoyent deſirer en
apparence.
Quelques jours ſe paſſ erent en feſt es &
banquets, attendant le iour des nopces, que lon dilayoit
pour diuers reſpect s d’vn iour à l’autre : entre
autres, pour ce que le cardinal de Bourbon, qui deuoit
receuoir les promeſſ es du mariage, n’y oſoit
toucher ſans diſpenſe du Pape, qu’il luy auoit enuoyé
demander : laquelle apres eſt re venue, & à
ſon gré n’eſt ant aſſ ez ample pour ſa conſcience, il
fallut renuoyer à Rome, pour en auoir vne à ſa
fantaſie : Et ſur ce, le Roy faiſant ſemblant de ſe
faſcher de tant de remiſes, blaſphemant & deſpitant,
iura, qu’il vouloit que le mariage ſe conſommaſt
ſans plus tarder : que ſi le cardinal de Bourbon
ne les vouloit eſpouſer, il les meneroit luy-meſme
à vn preſche des Huguenots, pour les y faire
eſpoufer à vn miniſt re : Et que par la mort-Dieu
il ne vouloit pas que ſa margot (car ainſi appelloit-il
ſa ſœur ) fuſt plus longtemps en ceſt e
langueur.
Ali. La bonne dame n’auoit garde d’auoir ſi longtemps
attendu : Monſieur ſon frere ſcauoit bien
qu’il auoit eu ſon pucellage.
L’hiſt . Ie ne ſcauois pas cela : Mais i’auois bien
ouy dire qu’elle eſt oit preſt e d’accoucher dés lors
que la Royne fut à Xainct es.
Ali. Il eſt ainſi ie t’aſſ eure. Et tu vois que ces beaux
Princes ne font maintenant que le cerf de depuceller
leurs parentes. Regarde moy vn roy d’Eſpagne,
& vn Archeduc Ferdinand, chaſcun d’eux
n’a-il pas ſa niece ?