mier, & monta ſur le ſecond, puis ſe mit au grand
galop.
Le Roy entendant la bleſſ eure de l’Amiral,
quitta le ieu, où il eſt oit encores iouant auec le
duc de Guyſe : ietta la raquette par terre, & auec
vn viſage triſt e & abbatu, ſe retira en ſa chambre :
le duc de Guyſe ſortit auſsi peu apres le Roy, du
ieu de paume.
La chambriere du logis interrogee, reſpondit,
que le ſeigneur de Chailly (qui eſt maiſt re d’hoſt el
du Roy, & ſuperintendant des affaires du duc
de Guyſe) le iour auparauant auoit mené l’arquebouzier
dans le logis, & l’auoit affect ueuſemẽt
recommandé à l’hofteſſ e.
Le laquais interrogué, reſpond que ce iour-la,
bien matin, ſon maiſt re l’auoit enuoye à Chailly,
pour le prier de faire en ſorte, que l’eſcuyer du
duc de Guyſe, tint les cheuaux qu’il luy auoit promis
tous preſt s : Quant au nom de ſon maiſt re, il
n’y auoit pas long temps qu’il eſt oit à luy & ne l’auoit
ouy appeller que Bolland, l’vn des ſoldats de
la garde du Roy : mais à la vérité dire, c’eſt oit
Mont-reuel de Brie, celuy qui aux guerres paſſ ees
tua en trahiſon le ſeigneur de Mouy.
Le roy de Nauarre, le prince de Cõdé, le
comte de la Roche foucaut, & pluſieurs autres Seigneurs,
Barons, & gentils-hommes Huguenots,
aduertis de la bleſſ eure, vindrent incontinent viſiter
l’Amiral : il y vint auſsi pluſieurs autres ſeigneurs,
& gentils-hommes Catholiques, amis de
l’Amiral, tous biẽ fort marris de ce qui luy eſt oit
auenu.