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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/98

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D I A L O G V EI.

L’Amiral entendant les honeſ‍tes offres que le Roy luy faiſoit, l’en remercia beaucoup de fois treshumblement, & ſe recognoiſ‍ſant eſ‍tre aſ‍ſez aſ‍ſeuré en la protec‍tion du Roy, apres Dieu, il diſoit n’auoir beſoin d’aucune autre garde : toutefois il y eut ce iour-la enuiron cent ſoldats poſez en garde deuant ſon logis, par le commandemẽt du Roy.
Cependant on pourſuyuit le criminel, lequel s’enfuyant & paſ‍ſant par Ville neuue ſainc‍t George (où il print vn autre cheual) alloit diſant tout haut, Vous n’auez plus d’Amiral en France
Le Roy en ces entrefaites commanda à Nancé, l’vn des capitaines de ſes gardes, d’aller ſaiſir Chailly, & le mener en priſon : mais il auoit deſia gagné le haut, ou pour le moins il s’eſ‍toit caché ſi bien, qu’on ne le vouloit trouuer.
Ce iour-là, le Roy eſcriuit des letres à tous les gouuerneurs des prouinces, & des principales villes de ſon Royaume, & auſsi à ſes ambaſ‍ſadeurs eſ‍tans pres des princes eſ‍trangers : par leſquelles il les aduertiſ‍ſoit de ce qui eſ‍toit auenu, & promettoit de faire en ſorte, que les autheurs & coulpables d’vn ſi meſchãt ac‍te, ſeroyent deſcouuerts & chaſ‍tiez ſelon leurs demerites. Cependãt qu’ils fiſ‍ſent entendre à tout le monde, combien ceſ‍t outrage luy deſplaiſoit. La Royne mere ce meſme iour eſcriuit des letres de meſme ſuſ‍tãce auſdic‍ts gouuerneurs & ambaſ‍ſadeurs.
Le Roy ce iour-là apres ſon diſner (qu’il fit court) enuiron deux heures apres midy, & auec

luy la Royne ſa mere, ſes freres, tous les Mareſ-

chaux