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MANDRIN.

quelque vieux chanoine qui s’habillait en femme pour aller à l’opéra (voir les lettres de Mle Aissé) ; du inariage de la demoiselle de Romainville de l’Opéra, du Catilina de Crébillon, de la Romesaurée de Voltaire, du dernier bon mot qui s’était dit au café Procope…. Mais des cris de détresse qui pouvaient leur arriver de la province, nullement ! Le 7 juin, Mandrin part de Pont-de-Chaix, sur le Drac, à deux pas de Grenoble, dont la garnison n’y prend pas garde ; il descend en trois jours près de Montélimart, à Laine, où il bat la brigade de Faulignan. Le 11, il a passé le Rhône, il est à Saint-Banzille, à deux lieues de Privas ; il traverse les Cévennes. Le journal d’Argenson accuse les contrebandiers d’avoir apporté aux protestants cévenols des armes fournies par les Anglais. La persécution des protestants, suspendue pendant le ministère du cardinal Fleury, recommençait avec fureur ; on achetait à ce prix la majorité dans l’assemblée des Etats du Langnedoc. On pendait les pasteurs, on enlevait les femmes et les enfants des paysaus cévenols ; ceux-ei essayaient de résister. De Rhodez, la bande revient par Mende, dont elle vide les caisses le 3 juillet. Le 9, elle franchit de nouvean les Cévennes et le Rhône, elle traverse le village natal de son chef (Mandrin tue là un homme qui avait dénoncé son frère, le faux-monnayeur). Après cette prodigieuse course au elocher de deux cents lieues, dans des montagnes peu frayées, les bandits rentrent. en Savoie.

Après s’être reposé une vingtaine de jours, Mandrin rentre en campagne, il traverse le Dauphiné, passe le Rhône et, le 19 août, il est à Ambert, dans la BasseAuvergne, où il vend des indiennes sur la place, la Is

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