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MANDRIN.

s’a s’armèrent, et une seconde bataille eut lieu dans l’église même ; elle coûta la vie à quelques-uns de ces bandits, ainsi qu’à un bourgeois de Nantua. Tandis que cette partie de la troupe de Mandrin tâchait de dévaliser l’église, le reste faisait composer M. Ducoin, le directeur de la poste, et le caissier du grenier à sel. Mais pendant les pourparlers, les Nautuatiens résolûment le parti de résister, et bientôt Mandrin fut obligé de quitter la ville, laissant dans les murs ses ballots de marchandises, et disant que lui et ses compagnons étaient des voleurs honnêtes et qu’ils tenaient simplement à se défaire des objets prohibés qu’ils avaient avec eux. Malgré leur honnêteté prétendue, les Nautuatiens les poursnivirent vigoureusement, et trois de ces bandits furent tués vers les rochers qui bordent le lac, près de La Cluse. > Nantua regim ba au contrebandier ; e’est que Nantua, nous dit M. Jarrin, n’est pas d’un tempérament endurant. < Il n’y a pas population plus énergique dans le pays. Larace, l’air, les montagnes y sont pour quelque chose ; cette éducation qui s’appelle l’histoire y est pour davantage. Pendant sa première jeunesse, Nantua a eu à se défendre contre les nobles de la monof M prirent

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tagne qui, menés par les sires de Thoires, venaient la piller ou la brûler un peu, en 1209, en 1232, en 1250, par exemple. Puis Nantua adulte cut à conquérir ses frauchises, en 1443, quand toutes les petites cités du pays étaient libres et que les Bénédictins, ses maîtres, les lui refusaient encore. Nantua les conquit après une noyse où la barque de S. Pierre, c’est-à-dire la fortune de l’abbaye souveraine, faillit périr, dit un document authentique. Enfin, au XVIIIe siècle encore, les populations limitrophes de la Franche-Comté espagnole restaient militaires et faisaient un rude 29a

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