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MANDRIN.

sera contrôleur des finances en 1731, sous Louis XV. Ecoutons son récit, il est singulièrement piquant. Que faisait à Bourg le magistrat qui ne laissait plus au prince du sang, gouverneur de Bourgogne, que les honneurs de sa haute fonction, en détenant tous les pouvoirs de fait ? Supposer qu’il venait prendre des mesures pour arrêter les contrebandiers au passage n’est pas possible ; il eût amené avec lui quelques troupes et le spectacle ignominieux qui sera donné tout à l’heure eût été épargné. Done, monscigneur l’intendant faisait à Bourg-enBresse une de ces visites attendues et redoutées, qui avaient le don de remuer toute la population et amenaient aux pieds du seigneur tout ce qui avait un pardon, une grâce, une place à solliciter, une exemp. tion de charge, soit un passe-droit à acheter. Lalande (l’astronome), dans des notes manuscrites, montre dans ces occasions toute la noblesse du pays s’enpressant autour du robin tout-pnissant, qui gouvernait en fait quatre des départements actuels. Le séjour de l’intendant n’était qu’une longue fête ; aussi, avant de montrer les contrebandicrs surprenant la ville, voyons à quoi elle était occupée ; le contraste sera piquant et montrera pourquoi Bourg-en-Bresse fit un semblant de résistance.

rod bor

isa roit

com Dans ce temps, les gens du bel air ayant abandonné les confiseurs-limonadiers, on se réunissait dans le premier café ouvert à Bourg. On y arrivait par une poterne tortueuse et sombre, donnant aceès de la rue 9.E

d’Espagne dans la cour basse de l’ancien château de Savoie. Ce café était caché dans une salle d’aspect rude, qui avait jadis servi de garde à la forteresse, à côté de ce four de Bazé où les bons sires cuisaient le pain qu’ils voulaient bien vendre au prix fixé par