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MANDRIN.

ordres à Châlons, qu’il força à Ini servir de guides. Il repartit après avoir enlevé 9100 livres dans les caisses et enrôlé sept colporteurs et même des bourgeois de cette ville.

« Représentons-nous, dit avec raison M. Jarrin, en l’an de grâce où nous sommes, ce que devait être l’apparition des contrebandiers dans nos provinces perdues, daus leurs petites villes sans vie !… Ces denx eents robustes centaures des Alpes dauphinoises, bien montés, bien couverts de manteaux blens à parements et doublures rouges, armés jusqu’aux dents, se gaussant de Messieurs les gens du roi, de la maréchaussée, même des soldats de Sa Majesté ; bnvant du meilleur, payant en bons écus de six livres tonrnois ou en doubles louis ; caressant les filles, ouvrant les prisons, élargissant les panvres débiteurs, passant comme une vision de forece, de liberté, de gloire… Les geus d’imagination, les petites gens, les pauvres gens, étaient fascinés, tentés, séduits ! » Toutefois, le scandale touchait à son terme, Fischer, à la tête de ses reîtres, ponrsuit Mandrin et l’eût rejoint plus tôt, si

des contrebandiers. Il trouva la trace des chevaux qui le mena d’abord sur le chemin de Mont-Cenis, village au sud d’Autun, ensuite le jeta dans des bois presque inaccessibles, d’où il arriva à une montagne sur la croupe de laquelle est situé le village de Gunan (Guénant).

« En approchant, dit le capitaine Fischer, j’aperçus une trentaine de contrebandiers déjà à cheval. Ces gens-là ne cherchaient qu’à m’échapper, je ne pouvais pas empêcher leur retraite, tout le pays étant coupé de ravins et de chemins ereux, au delà desquels étaient plusicurs maisons qu’ils occupaient. Je me population n’avait été complice