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MANDRIN.

vergers des maisons qu’ils occupaient, et où quatre hommes pouvaient en arrêter cent.

  • J’avais sept grenadiers, cinq hussards, deux officiers

et un maréchal des logis tués, et presque autant de blessés.

« Il ne me restait plus que trois coups à tirer par homme ; j’avais pris 42 chevaux, 40 fusils et pistolets à deux coups, deux des cliefs, qui sont dans les prisons d’Autun,

« Dix contrebandiers ont été brûlés dans ces granges ; un plus grand nombre a été sabré dans le village même par mes hussards, et je me flatte qu’il n’en fût pas réchappé un seul, si le terrain n’eût pas été si favorable à leur retraite. $ Fischer avoue 15 hommes tués, autant de blessés, et veut en avoir tuó à Mandrin 25 ou 30. Le succès, un succès constant était indispensable à l’existence de Mandrin. On sentait que la défaite qu’il venait de snbir dans le village de Gunan devait être le commencement de la défection finale de la bande de l’andacieux brigand, son coup de mort. C’est ce qui eut lieu en effet. Envain les contrebandiers multiplient leurs marches, leurs contre-marches, font, sous ce rapport, des prodiges que l’imagination a peine à croire, ouvrent les prisons, élargissent les débiteurs, l’accueil qui leur est fait n’est plus le même. Le 26 décembre au soir, ils sont à la Sauvetat, en Auvergne, petit village à six ou sept heures de la ville du Puy, bâti sur une coulée de lave descendue jadis des hauts cratères du voisinage. Le plateau incliné qu’ilsavaientgravitoutle jour sc relève là brusquement