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MANDRIN.

grands-parents, qui le tenaient d’un négociant établi à Lyon, leqnel avait eu lo triste privilège de voir l’agonie de Mandrin, qn’il demeura trois jours et trois nuits vivant sur la roue, proférant d’horribles menaces et des récriminations, non contre les gens, mais contre le gouveruement et ses institutions ; rongé par la fièvre, il demandait en grâce à la charité publiqne un verre d’eau ; au bont de trois jours d’indicibles souffrances, on lui en tendit nn, qui mit presque instantanément fin à sa misérable existence. Telles ont été la vie et la mort de Mandrin, qui ne fut qu’un bandit, mais non un bandit vulgaire ; un siècle ou deux plus tôt, il eût été sans doute un héros ; il n’a été possible qu’en face d’une société en décomposition et dont la fin était proche. Sa personnalité aide à faire comprendre des figures que, pour notre part, nous n’avions encore jamais bien comprises ; telle est celle de Franz Moor, que nous tenions pour une fantaisie du poète. Ce qui est certain, c’est qu’au bout d’un siècle éconlé, Mandrin est encore présent à la ménoire populaire, moins comme un bandit que sous la forme d’une protestation vivante contre des lois iniques et un régime devenu insupportable. Ceci soit dit pour la morale du récit, à offrir aux hommes, nos contemporains ; nous la proposons aux réflexions de ceux qui sot destinés à nous suivre. (Union libérale.)