Page:Revilliod - Portraits et croquis, tome 2, 1883.pdf/310

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
300
AURÈLE ROBERT.

AURĖLE ROBERT. On destinait Aurèle Robert à suivre la carrière de son père, aussi commença-t-il à apprendre le métier de graveur. Au bout de deux ans seulement, l’apprenti était déjà en état de gagner sa vie ; néanmoins il semble avoir fait montre alors de ces facultés, lesquelles devaient le distinguer plus tard. Dans une lettre que Léopold éerit à ses parents de Paris pour le premier janvier 1816, il envoie bon nombre de dessins et d’études qu’il adresse à son frère Aurèle, en lui disant que ce sont des compositions, fruits de ses labeurs durant les heures oisives du soir, afin qu’Aurèle les conserve comme des souvenirs bons à regarder, puisqu’Aurèle a toujours eu du goût pour le dessin. Aurèle demeura quatre années en apprentissage, pendant lesquelles Léopold, son aîné, ayant quitté la maison paternelle, se rendit d’abord à Paris, puis à Rome, qui devint sa nouvelle résidence et où il se voua décidément à la peinture. C’est de là qu’il écrivait à ses parents, en avril 1820, qu’on voulût bien lui envoyer son frère. « A Rome, disait-il, Aurèle se formera mieux qu’il ne le fera nulle part ailleurs, bien entendu que j’aurai soin de lui. Aurèle deviendra peintre, et, ajoute-t-il, nous ferons de beaux tableaux ensemble. » Dans une invitation adressée à Aurèle, il peignait cette perspective sous des traits plns engageants encore. Il écrivait à son frère : « Ce serait un tort de tarder plus longtemps, vu que je sais par ma propre expérience à quel point il est important de trouver son vrai maître au bon moment. J’ai, continuait-il, perdu à Paris beaucoup de temps avec la gravure, sans qu’elle m’ait plu et sans avoir appris ce qui s’appelle à travailler. Si je n’avais pas laissé échapper tout ce temps-là, je serais de quatre années plus avancé dans la position que