Page:Revilliod - Portraits et croquis, tome 2, 1883.pdf/341

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
331
AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. 331

matériaux et devint son inépuisable ressource. On retrouve cependantquelques compositions avec figures se rapportant à cetle époque : deux tableaux de genre (1846), un joneur de gnitare à Ischia et doux pêcheurs vénitiens. Le premier de ces tableaux est d’une extraordinaire douceur, d’un coloris blond doré qui rappelle Léopold ; il est incontestablement une des ceuvres les meilleures sorties de l’atelier d’Aurèle. Une troisième envre de l’anée 1851, la propriété comme les deux précédentes d’un amateur de Zurich, représente l’enlèvement des séminaristes de Terracine, événement qui se passa en 1829 et dont Aurèle parle à un ami dans une de ses lettres : « Quand, dit-il, je me mis à peindre sur le théâtre où l’événement venait de se passer, je m’entretins souvent et longuement avec les prêtres qui allaient et venaient, entre autres avec un nommé Balzami, frère d’un peintre que je connaissais, qui me raconta la chose jusque dans ses moindres détails. En sa qualité de séminariste, il avait assisté à toute la scène, plein d’épouvante ; heureusement pour lui, il avait pu se sauver et courut en ville donner l’alarme ; malheureusement c’était trop tard. Quand le secours arriva, les brigands avaient disparu et avec eux

naristes, dont la délivrance, après, dut être payée avec de grosses sommes d’argent. C’est ce récit qui m’a engagé à peindre mon tablean, pour lequel j’ai commencé sans tarder les études nécessaires… peutêtre mon dernier salut à ma chère Italie, à ma patrie artistique ! »

Les Séminaristes de Terracine l’avait deviné – sont la dernière composition qui lui fut inspirée par le souvenir de sa vie passée en Italie. Au fond c’est un tableau à voir, platôt pénible par un certain nombre des sémiAurèle Robert