Page:Revilliod - Portraits et croquis, tome 2, 1883.pdf/346

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
336
AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. de ce qui est bon et beau nous anime, quand nos efforts tendent à la perfection. > Puis, plus loin : « En quoi consiste donc le bonheur ? C’est une notion, en vérité, fort relative ; pour les uns, c’est ceci, pour les autres c’est cela, mais pour ceux qui cherehent ce qui est plus élevé, deux choses suffisent : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Sur ce terrain-là le salut que nous a acquis le Sauveur des hommes devient le but de nos désirs les plus constants, les plus justifiés, l’objet de nos incessantes prières. Le principal pour chacun de nous consiste à remplir ses devoirs, à garder ses forces morales et physiques toujours en harmonie. Là où cette harmonie manque, il n’y a que désordre et inconséquence, vu qu’il faut aspirer à une vie, laquelle promette quelque durée ; il est dangereux de gagner en ampleur ce qu’on perd en profondeur. » Cette mesure, cette modestie qui distinguaient Aurèle Robert, il les montrait à l’égard de ceux qui pensaient autrement que lui. C’est ainsi qu’il écrivait de la Chaux-de-Fonds en janvier 1851 : En ce qui me concerne, je trouve dans la Sainte-Ecriture une foule de vérités avec lesquelles chacun peut être d’accord, et je suis sûr que notre bon Père céleste ne voit pas de bon eil comment catholiques et protestants ne peuvent pas se supporter les uns les autres, pas plus qu’il n’aime la discorde qui règne dans la vie de famille. Quant à moi, il me paraît que c’est là un état contraire à l’esprit du christianisme et contraire aussi à l’image que nous devons tous nous faire de la bonté divine, de la miséricorde infinie, de la patience inaltérable de notre Dieu et de notre Sauveur. Efforçonsnous done de ne pas nous perdre dans ces théories sans fruits ; bien au contraire, gardons constamment