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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. 339

tu connaîtras les liens que erée l’art pour unir des êtres qui ne feraient que s’honorer sans lui. Ici c’est le sang chéri d’une vietime qui a porté des fruits riches en bénédietions, car Dieu sait tirer le bien du mal. Persévérons done dans notre confiance en lui, mais n’oublions jamais les vertus et les mérites de ceux qui étaient avant nous et efforçons-nous de les égaler. > Dans ses relations avec le monde Aurèle était l’homme de société le plus aimable, unissant à un caractère paisible, même timide, un commerce sûr, de la mobilité d’esprit et un tact dénotant la finesse de sa nature et l’habitude de la meilleure société. Quelle que fût la simplicité que conserva toujours son intérieur, nul qui ne s’y sentît parfaitement à l’aise, et ce ne fut jamais sans plaisir qu’on alla chercher à son foyer ee bon petit homme accueillant : « Nous vous dérangeons ? » lui disaient un jour des amis qui le surprirent faisant ses foins. « Non point, non point, leur répondit le vieillard, il me reste le département des beaux-arts et celui de l’intérieur, les occupations champêtres sont le fait de ma femme, elle en a la direction et la responsabilité, pendant que moi ce n’est que dans les grands jours que j’y mets la main, et je suis tonjours bien aise de quitter un moment le chevalet, vu que l’occasion ne se présente pas trop fréquente de causer de choses qu’on aime ; nous sommes ici un peu en dehors du commerce du monde. Encore une fois, soyez sineèrement les bienvenus ! » Les amis etrèrent et tout d’abord s’engagea cc gracieux entretien dont Louis Favre a fait part au public dans la Bibliotheque universelle.1 Les euvres 1 Novembre 1872, tome XLV, page 492.