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AURÈLE ROBERT.

AURĖLE KOBERT. de son frère étaient les premières que montrait Aurèle, laissant les siennes préalablement dans l’ombre, sinon ses copies de Léopold. Si l’on parlait de l’Italie, alors soudain la figure du peintre s’illuminait, la joie y éclatait et le vieillard devenait un conteur inspiré, mettant au jour, avee une véhémence partant du eceur, ses aventures les plus intéressantes au pays de la féerie. c C’est ainsi, disait sa fille, qu’un jour, à la suite d’une partie de campagne d’où il était revenu malade, épuisé, obligé de se mettre au lit, soudain il entend les sons d’une musique à lui bien connue. e Qu’est-ce ? > demande soudain Aurèle ; sur quoi à la hâte il se lève, il s’habille, court à la porte et jette aux pifferari étonnés un Buon giorno, entrate, entrate ! Aurèle Robert était guéri. Ce fut avec des larmes de joie qu’il écouta les sons de cette musique, qu’il vit danser la tarentelle. > Le souvenir de ce petit incident engagea plus tard le peintre à le rappeler dans un tableau que possède M. Perret-Gentil, de Bienne ; on y voit l’intérieur d’une maison de Fribourg avec une rampe d’esealiers et sur les marches une bonne revendeuse qui régale des pifferari.

M. le professeur R. Rahn a été une fois lui-même témoin de l’enthousiasme d’Aurèle Robert quand il s’agissait de l’Italie. Le vigoureux vieillard accompagnait l’esthéticien dans une exeursion jusqu’à Buren. Chemin faisant, les deux voyageurs jasant en vinrent à parler de l’Italie. < Parlate italiano ? > dit tout à conp Aurèle à son compagnon. Un poco, Signor, tanto per fare quatre chiacchiere. > Pour le coup il aurait fallu voir le vieux maftre rappelant soudain tout ce qu’il pouvait avoir de bonne humeur, jamais las, et quand son accompagnateur hésitait, I’aidant,