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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. 349

conduit lui-même l’équipage des mariés, écrivait le lendemain : « Hier, je n’ai eu que des choses qui m’ont causé de la joie. » Sur quoi il dépeint le carrosse garni de tous les ustensiles de ménage et il ajoute : « L’horloge de mes parents, que jadis le père du jeune peintre Dubois a garnie d’images et qui va toujours parfaitement, paradait là comme une bonne vieille grand’mère. Elle avait I’air tonte réjouie de montrer l’heure, et puis tout autour les chefs-d’euvre du petit Léopold, répétés par les dessins du petit Aurèle ; elle unissait les ceuvres de ces deux garçons, qui l’ont si souvent regardée avant d’aller à l’école. Combien d’henres se sont écoulées depuis, combien d’événements divers se sont passés ! Que de souvenirs me rappelle la vue de ces magnifiques gravures, qui me disent tant de choses de ce cher Léopold, toujours pleuré, qui me parlent de Rome, de Naples, de Venise ! Dans ce temps j’étais encore frais, j’avais l’eil ouvert, j’étais sain comme une cloche. A présent, je vois devant moi deux enfants dont je remercie Dieu du fond de mon ceur. > La plus grande partie de l’année 1871, en dépit de troubles momentanés causés par une maladic nerveuse, se passa pour Aurèle Robert d’une façon comparativement paisible. Il pouvait vouer encore ses soins à son art. C’est dans cette année-là que vit le jour la dernière de ses euvres, le portrait du colonel Schwab. Il ne lui manqua pas non plus de visites qui l’égayèrent. Dans le courant de l’été, Mme FavreGuillarmod, une parente des Robert, artiste connue par ses tableaux de nature morte, vint de Neuchâtel et passa quinzejours à Ried. Elle ne se doutait guère que ses jours étaient comptés et que sa vie trouverait son terme à peu près en même temps que celle d’Aurèle.