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ET JULISKA.

contraire, l’acharnement que chacun mettait à en vouloir à l’autre paraissait s’accroître avecles années, et non senlement les relations de famille, mais le bonheur domestique des deux juges en avait été complètement détruit ; Mihal, depuis la mort prématurée de Terscha, la seur de Pal, n’avait pas repris femme, et Pal ne s’était jamais marié. Pour le temps et les circonstances d’alors, Mihal le veuf avait reçu une édueation fort soignée. Après être resté plusieurs années à Temeswar à l’école, il avait parcouru la Hongrie en tous sens, et était revenu chez lui riche d’une expéricnce gagnée en voyageant. A ce moment Mihal, par l’ordre de son père, avait dû prondre pour femme Terscha ; mais le ceur de Terscha n’était plus libre, il appartenait à Szivnela Josi, qu’elle ne pouvait oublier. En l’absence de Mihal, les sergents recruteurs étaieut venus prendre Josi et en avaient fait un hussard ; au bout de denx ans, quand il viut retrouver son village et ses amours, en Hongrie, les autorités paternelle et fraternelle ont encore force de loi,

autre. On raconte, il est vrai, que Josi n’en retourna pas moins depuis comme avant au cabaret, mais il n’était plus le même ; les filles, qui autrefois voyaient partout Josi de bon eil, prétendaient qu’il avait oublié comme on danse. Les garçons le regardaient d’un air de compassion et ne buvaient plus à sa santé, vu que Josi ne leur rendait plus raison. Le pauvrė amant devint de jour en jour plus pâle et plus malheureux, il tomba tout à fait malade, sur quoi Terscha, s’échap· pant de chez Mihal, se sauva à Kis-Balas voir son Josi. Elle n’y allaitque de nuit, par la raison son mari se mettait en colère ; le dimanche elle prétendait aller voir son frère. — Terschha était la femme d’un que

Mihal