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ET JULISKA.

Je l’ai pris à un Bohémien qui l’avait volé à Temeswar, et j’ai gardé cet enfant parce qu’il me plaisait.

Savais-tu Ton fils ! s’écria Mihal en se levant de l’air de la plus profonde surprise. Demeure, demeure seulement, Mihal, continua Pal ; je te raconterai tout ! Mais auparavant, dis-moi, me rendras-tu mon enfant quand je t’aurai dit comment la chose s’est passée ? Ne fussé-je pas en état de te le rendre, j’irai au bout du monde t’aider à le chercher, s’écria Mihal. Mihal, je suis un gentilhomme aussi bien que toi. Entreprendras-tu de me confondre, si je reconnais mon fils dont la mère n’a pas été ma femme et qui ne faisait pas partie de notre peuple. Si quelqu’un essayait de te confondre pour avoir reconnu ton fils, je ne le nommerais plus Ainsi je t’ai fait tort. » Pal se mit à raconter, et voici quelles furent ses paroles :

« Il y a de cela plus de vingt ans, au temps où ton père te renvoya et où tu devins errant dans le pays, je rencontrai une jeune Bohémienne ; elle se nommait Mira ; je la vis pour la première fois ici dans le village. Elle pouvait être de mon âge ; ah ! crois-moi, Mihal, jamais Bohémienne n’a été de cette beauté. Elle parlait le magyar comme toi et moi, était bonne comme un enfant, néanmoins forte et fière comme un que Gyula est mon fils ? INON frère.

homme. Elle venait ici avec un Bohémien, soi-disant son frère ; je le croyais ; mais ce cuivré de fait n’était pas son frère ; il m’a menti et l’a trompée. Ce Bohémien se nommait Juros.

« Les garçons et les filles du village dansaient en-