Page:Revilliod - Portraits et croquis, tome 2, 1883.pdf/404

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
394
GYULA

naissance, je t’aurais prouvé d’une autre façon que ce n’est pas sans raison que j’ai tant hai un homme qui a favorisé l’infidélité de ma femme. > A ces mots Pal garda le silence, mais les museles de son visage, que vint soudain rougir la colère, montrèrent assez quels sentiments l’animaient ; il refoula avec effort la répouse prête à échapper à ses lèvres :

« Mihal, je suis Magyar et je te jure, par la grâce de Dieu en qui j’espère, n’avoir rien su de l’amour de Terscha pour Josi ; de plus, Josi m’a juré à moi que depuis qne Terscha a été ta femme, il ne s’est rien passé, entre elle et lui, capable de motiver le traitement si eruel que tu lui as infligé. Moi, je t’ai hai, non pas parce que Terscha était ma seur, mais parce que tu n’as pas voulu comprendre que l’amour que ta femme éprouvait pour Josi ne se pouvait pas arracher de son ceur, et que si de corps elle t’appartenait, d’autre part, elle était incapable d’oublier Josi. >

Ce n’était pas la première fois que Milhal entendait des discours pareils ; comment se fit-il que ce jour-là il y crut ? L’homme a ses heures où la vérité pénètre soudain et vient illuminer son âme. Mihal accepta l’assuranee qu’on lui donnait, il crut ce que lui dit son beau-frère en déclarant que jusque-là ses raisons lui avaient paru assez fortes pour pouvoir douter ; de ce moment, Mihal désarmé, sa colère tomba avec son incertitude.

« Je voulais te faire une question, dit Pal à son interlocuteur tonjours en grand trouble. Fais ! lui dit l’autre d’une voix à peine perceptible. —

D’où te vient Gyula ?