Page:Revoil - Les Exiles.djvu/148

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Italienne d’un grand nom, célèbre par sa beauté et son imagination ; le mère a transmis à sa fille l’amour du grand et du beau, l’amour des arts et surtout un autre amour très-vif et très-exigeant, qu’on comprend peu à Paris, l’amour de la nature. Un beau ciel, un beau paysage, un soleil resplendissant, la vue de la mer et des hautes montagnes sont aussi nécessaires au bonheur d’Henriette, qu’à vous, ma chère, une loge aux Italiens, la promenade quotidienne au bois de Boulogne, et les visites habituelles de quelques hommes à la mode (M. de Chateaubert sourit imperceptiblement). Comprenez donc ce que doit souffrir Henriette pendant les hivers de Paris, toujours si sombres et si froids, et ce qu’elle a dû souffrir surtout l’an passé, durant cette affreuse saison qui empiéta sur le printemps, et qui fut plus glaciale et plus noire que jamais. Vous ne sauriez croire combien de fois