Page:Revoil - Les Exiles.djvu/149

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j’ai surpris madame de Valbrisé se lamentant et pleurant dans ces jours de brouillards et de neige, lorsque transie auprès d’un feu vif elle cherchait en vain, de ses grands yeux noirs fixés sur sa fenêtre, un rayon de soleil à travers la brume épaisse.

Son mari passait la journée à la chambre, son fils, bel enfant de huit ans, était au collége, elle ne cherchait pas à attirer du monde autour d’elle, car vous lui rendrez la justice qu’elle n’a pas l’ombre de coquetterie, je la raillais parfois sur sa morne tristesse ; elle s’en irritait, elle souffrait réellement. Le malaise du corps influe tant sur l’âme ! Il lui aurait fallu le grand air, la lumière du midi, et elle vivait en serre chaude, n’ayant rien à aimer très-vivement, rien qui la passionnât ; avec son imagination il était à craindre qu’elle ne donnât le change à son cœur, et qu’invo-