Page:Revoil - Les Exiles.djvu/175

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l’emporta en quelques jours. Il mourut loin de son pays, laissant à sa veuve et à sa fille une des plus grandes fortunes de France. La duchesse de Valpreuse fui vivement affligée en apprenant cette mort ; elle ne pouvait y croire, et il se mêlait à sa douleur un étonnement étrange :

Jamais la grande et terrible pensée de la mort n’avait arrêté un instant le cours riant de son imagination. Mourir ! se demandait-elle parfois ; mais on ne meurt pas lorsqu’on est jeune, beau, riche, heureux !… On ne meurt que quand on est devenu bien vieux, bien cassé, et ce temps est si loin, si loin encore, que ce n’est pas la peine d’y penser.

Son mari était-il bien réellement mort ? Elle en doutait presque, tant elle avait pris l’habitude de repousser toute idée funèbre ; il lui semblait qu’on lui avait donné une fausse