Page:Revoil - Les Exiles.djvu/189

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Quand la duchesse revint en France, sa fille avait dix ans ; elle était plus grande qu’on ne l’est à son âge ; sa taille s’élançait gracieuse et svelte, son visage était d’une beauté angélique ; tandis que sa bouche mignonne avait encore le sourire naïf de l’enfance, ses yeux, d’un bleu sombre, exprimaient déjà des pensées sérieuses ; toute sa physionomie révélait une sympathique bonté et une intelligence rare. À Paris, comme en voyage, la duchesse de Valpreuse chercha pour elle et pour sa fille le mouvement, les plaisirs, les fêtes. À l’âge qu’avait alors Cléophée, on ne va point encore dans le monde, cependant sa mère, espérant distraire ainsi son enfant si grave, la conduisait avec elle au spectacle et au bal. Mais la danse et la musique joyeuse n’attiraient point l’enfant, elle restait indifférente à cet éclat et à ce bruit, telle qu’un ange exilé. Elle préférait prier sous les voûtes de