Page:Revoil - Les Exiles.djvu/202

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pauvres filles ; la mort en les frappant, sembla me toucher aussi, ma mère, et ce fut alors que je tombai évanouie dans vos bras. Ma vision continua : sur un blanc nuage éclairé de reflets d’or et qui s’élevait vers le ciel, les deux âmes délivrées montaient à Dieu ; je les sentais près de moi et les suivais sans les voir. Arrivées dans des régions inconnues, sereines et lumineuses, nous nous arrêtâmes ; des milliers d’âmes, sous la figure d’anges revêtus de blanches tuniques et dont les traits resplendissaient d’un bonheur inaltérable, m’apparurent alors. À peine parvenue dans ces lieux sans limites et où la présence de Dieu se faisait sentir par un bien-être ineffable, les âmes des deux pauvres petites filles, jusqu’alors si tourmentées par les misères de la terre, s’étaient tout-à-coup transfigurées, et calmes et souriantes étaient venues se ranger parmi ces légions d’anges qui portaient