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ANTHOLOGIE DE LA LITTÉRATURE JAPONAISE

jour de la lune humide de cette année, je dis : Écoutez tous cette Grande Purification, par laquelle je daigne purifier et daigne laver.

Je dis : Et tous, Devins des quatre régions, partez et allez au grand chemin de la rivière[1], purifiez et enlevez[2].

  1. Dans le sens où Pascal parlait des « chemins qui marchent » la rivière devant porter les offrandes expiatoires à la mer.
  2. Les Ourabé, corporation héréditaire de devins, vont jeter à la rivière ces offrandes, parce qu’une sympathie mystérieuse y a uni les péchés eux-mêmes, qui disparaîtront avec l’objet auquel ils furent attachés.

    Un règlement de la cérémonie, au ixe siècle, nous montre tout le monde officiel, à la Porte du Sud du palais de Kyôtô, devant laquelle passait un canal, attentif aux belles périodes du Nakatomi qui déclame notre rituel, et, chaque fois que revient le mot Kikoshimécé (Ecoutez !) répondant Oh (Amen). La Grande Purification achevée, le prêtre prend l'oho-nouça, baguette sacrée d’où pendent des fibres de chanvre et des bandelettes de papier, et la brandit au-dessus de l’assemblée, d’abord à gauche, puis à droite, enfin une dernière fois à gauche. Après quoi, tous se retirent.