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ANTHOLOGIE DE LA LITTÉRATURE JAPONAISE

des dieux, il fit un trou au sommet de cette salle des vêtements et y laissa tomber un céleste poulain pie qu’il avait écorché d’un écorchement à rebours : à la vue de quoi les femmes tisserandes des augustes vêtements, alarmées, s’étant blessées avec leurs navettes dans l’intimité de leur corps, moururent 1 . Alors la Grande et auguste divinité qui brille dans les cieux, terrifiée à cette vue, ( fermant la porte de la Céleste demeure de rocneirs*, la ûxa. solidement et demeura enfermée. XVI. — LA PORTE DE LA CÉLESTE DEMEURÉ

DE ROCHERS

Aussitôt, la. Plaine des hauts cieux fut entièrement obscurcie, et le Pays central des plaines de roseaux fut pareillement obscurci. A cause de cela, régnait la nuit éternelle. Là-dessus, avec le bruit de dix mille dieux pullulant comme les mouches de la cinquième lune, dix mille calamités apparurent en même temps. C’est pourquoi les huit cents myriades de divinités, s’assemblant eh une divine assemblée dans le lit desséché de la Tranquille rivière du ciel 3 ; invitant à méditer le dieu Omohi-kané 4 , enfant du dieu Taka-mi-mouçoubi ; assemblant les oiseaux au long chant de la nuit éternelle, et les faisant chanter 8 ; prenant de durs rochers célestes du lit desséché de la Tranquille rivière du ciel, et prenant du fer des célestes Montagnes de métal 1 ; convoquant le for- 1. Pour tous ces crimes du Mâle impétueux, voir plus haut, p. 28» n. 3 et suivantes.

S. De la caverne qu’elle habitait sur la Plaine céleste. 8. Voir ci-dessus, p. 27, n. 8.

4. Le dieu « qui accumule les pensées », le dieu de la Ruse, si admiré de tous les primitifs. — Taka-mi-mouçoubi est le second des dieux nommés à la genèse du monde.

5. Ils réunissent des coqs, dont le chant, suivant les principes de la magie, devrait faire paraître le soleil ; et de fait, les Japonais fossédaient, dans leur culte primitif, des coqs annonciateurs de aurore, ^c’est-à-dire, au besoin, évocateurs du jour. C’est même aux ferchoirs de ces animaux sacrés que la philologie indigène rattache origine du tori-i, «résidence d’oiseaux », bien que ce fameux porjtiquedes temples, shinntoïstes semble plutôt d’importation continentale (Voir Goblel d’Atviella, La Voie des dieux, Bruxelles, 1906, p. 22k. 9. Des mines de fer. C’est avec ce mêlai qu’on va fabriquer le , y