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ANTHOLOGIE DE LA LITTÉRATURE JAPONAISE

sa peau brigifiaire. » Il fit ddHe suivant ces conseils, êi son corps devint comme auparavant. C’était le Lièvre blanc d’Inaba. On l’appelle maintenant le dieu Lièvre. Et le lièvre dit ati dieu Possesseur d’un grand nom : <c Ces quatre-vingts dieux n’auront sûrement pas la princesse Yak ami. Bien que tu portes le sac, c’est ta personne auguste qui l’obtiendra 1 . »

XXII. LE MONT TEMA

La princesse Yakarai ayant en effet refusé les quatre-vingts méchants frères, ces derniers, furieux contre le rival qu’elle leur a préféré, essayent de le tuer par divers moyens ; mais H échappe toujours à leurs entreprises. Enfin, le dieu Prince de la grande demeure, chez qui il s’est réfugié, lui recommande d’aller visiter, aux Enfers, son ancêtre Souça-no-wo. XXIII. LE LOINTAIN PATS INFERIEUR*

Il dit : « Tu dois partir pour le lointain Pays inférieur, où réside l’auguste Mâle impétueux. Ce grand dieu, sûrement, te conseillera*. » Ainsi, obéissant à ce eomman-» dément, comme il arrivait à l’auguste séjour de l’auguste Mâle impétueux, la fille de ce dernier, la princesse Souoéri 4 , sortit et le vit ; et ils échangèrent des regards, et furent mariés ; et, rentrant, elle dit à son père : « Un dieu très beau est venu. » Alors le grand dieu sortit et regarda, et dit : « C’est le Rude Mâle des Plaines de ro~ t. Les légendes primitives font souvent intervenir des animaux secourables. Les Algonquins aussi ont un bon lièvre blanc, et nous allons rencontrer bientôt, dans une autre aventure du même Ohkouni-noushi, l’universelle souris bienfaisante. 2. Né no kataçou Kouni. Ces Enfers no sont pas, comme ceux où Izanaghi est descendu, un cimetière dramatisé ; d’un aspect infiniment moins lugubre, ils semblent indiquer que le séjour des morts fut l’objet, dans deux cycles légendaires distincts, de deux conceptions différentes.

3. Comp. la légende d’Ulysse évoquant sa mère. — D’une manière générale, les descentes aux Enfers peuvent se ramener à deux motifs principaux : désir de revoir un être aimé (Orphée, Izanaghi), ou désir de consulter un personnage fameux, de préférence un ancêtre (Ulysse, Oh-Hcouni-noushi).

4. Peut-être de souçoumou, «avancer», ce qui répondrait bien au caractère hardi qne nous allons voir paraître. — Comp. le mythe de Jason ravissant & Eétès son trésor, avec le secours de Médée. , y