Page:Revon - Anthologie de la littérature japonaise, 1923.djvu/89

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SIECLE DE NAftA 75 «t où ils lui érigent on tombeau. « Et cependant, dé là, l'oiseau s'élança encore au ciel, et s'envola au loin *. » A l'empereur Kéikô succèdent l'empereur Séimou, dont le règne est ride, puis l'empereur Tchouaï, qui n'est fameux que par sa mort. C'est dans Kyoushou, siège d'une nouvelle capi- tale, que se passe cette scène, d'une grandeur antique, par où s'ouvre l'histoire de l'impératrice Jinngô et de son expédition en Corée : En ce temps-là, l'impératrice, l'auguste princesse Okinaga-tarashi (ancien nom de Jinngô), était divinement possédée*. Et tandis que, dans son palais de Kashiki en Tsoukoushi,le Céleste souverain, sur le point de frapper le pays des Koumaçp, jouait de son auguste harpe, le premier ministre, le noble Takéoutchi', se tenant dans la Cour pure, demandait les ordres divins. Alors l'impé- ratrice, divinement possédée, lui donna cette instruction et ce conseil : « Il y a une terre du côté de l'Ouest, et, dans cette terre, abondance de trésors divers, étincelants aux yeux, à commencer par l'or et l'argent. Je veux te conférer maintenant cette terre. » Le Céleste souverain répondit, disant : « Si l'on monte sur les hauts lieux et qu'on regarde vers l'Ouest, on n'aperçoit aucune contrée : il n'y a que la vaste mer » ; et ajoutant : « Ce sont des divinités menteuses, » il repoussa son auguste harpe, n'en joua plus, et s'assit en silence. Alors les divinités furent irritées, et dirent : « Quant à cet empire, ce n'est pas une terre que tu doives gouverner. Ya sur la Route unique! » Sur quoi le premier ministre, le noble Také- 1. Ce n'est pas seulement l'âme du héros, mais son corps même qui disparait. D'après la version du Nihonnghi, l'empereur lait ense- velir son fils dans un de ces tombeaux de rochers, surmontés d'un vaste turaulus, où l'on enterrait les grands; mais Yamato-daké, pre- nant la forme d'un oiseau blanc, s'enrôle vers le Yamato. « En con- séquence, les ministres ouvrirent le cercueil ; et en regardant à l'in- térieur, il n'y avait que des vêtements vides, et plus de corps. » Ces résurrections semblaient d'ailleurs naturelles. Un autre passage du Nihonnghi relate l'histoire d'un prince du iv* siècle qui, appelé à trois reprises par son frire aîné, revint à la vie le troisième jour après sa mort. 2. Pour les phénomènes de possession dans le shinntoïsmo, voir Percival Lowell, Occult Japan, Boston, 1895. 3. Le Matbusalem japonais. 11 aurait servi cinq empereurs et vécu à pou près trois siècles. , y Google