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REVUE MODERNE

Il fut choisi pour offrir son cœur même en sacrifice. Guerrier poursuis ta course, ne réveille pas.

C’est moi qui répondrai en partie si son cœur n’a pas été aussi chaste qu’une source pure, aussi virginal qu’un lis de printemps.

Ce corps m’appartient, ce cœur était à moi. Guerrier, ton cheval s’impatiente : poursuis ta course !

Et le guerrier de feu s’éloigna avec un grand bruit, semblable à celui de l’ouragan. Et Éloa s’assit sur le corps du trépassé.

Et l’ange se réjouit en voyant que son corps ne s’était pas réveillé à l’appel du guerrier et qu’il dormait déjà.

Juliusz Slowacki.
(Traduit du polonais par Louis Léger.)