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revue musicale de lyon

Salammbô R. Caron, 1892-1895 ; Bosman, 1892 ; Bréval, 1892-1899 ; Hatto, 1900-1902.

On voit par ce tableau que deux de nos anciens artistes ont chanté Salammbô à l’Opéra : M. Beyle (Hamilcar, Spendius), et M. Lucas (Mathô).

les concerts

La Symphonie Lyonnaise

La Symphonie Lyonnaise n’a pas été l’œuvre d’un jour et son histoire est plus longue que beaucoup ne le pensent, même parmi ses membres actuels.

Née en 1899 de la réunion de quelques fervents de la musique, elle a grandi dans un patient silence, se développant peu à peu, progressant régulièrement, avec une tenace persévérance qui est tout à l’honneur de ses fondateurs.

En 1899, la Symphonie Lyonnaise n’avait pas encore de nom, pas de chef, elle comptait tout au plus une dizaine d’amis, se réunissant chez l’un d’eux pour faire de bonne musique. Bientôt, elle atteignit le chiffre de 20 musiciens et dès lors, la Société nouvelle choisir pour directeur le sous-chef d’une de nos meilleures musiques d’infanterie, M. Ducousso.

Cette heureuse direction valut à la Société un commencement de renommée. La bonne marche et l’intérêt croissant des répétitions, attiraient de nouveaux adhérents et, à la fin de l’hiver 1900, l’orchestre, désormais complet, comptait plus de 40 musiciens, et l’exécution d’un concert public devenait possible : le 22 juillet 1901, la Symphonie Lyonnaise donnait, sur invitation, son premier concert.

Cette manifestation de son réel effort artistique acquit à la Société de nouvelles et nombreuses sympathies, et l’augmentation du nombre des musiciens rendait bientôt insuffisant le local où M. Ducousso

dirigeait ses premières répétitions. La Symphonie Lyonnaise loua donc, rue Vauban, no 2, où elle est encore, une salle vaste qu’elle fit commodément aménager, grâce à une souscription libre ouverte parmi les membres exécutants.

Peu après, un second concert était donné dans les mêmes conditions et avec le même succès que le précédent.

Mais là ne s’arrêtait pas l’activité de nos musiciens, et en février et mars 1902, ils prêtaient leur concours à deux grandes auditions, l’une à Villefranche-sur-Saône, organisée par l’Harmonie Caladoise, l’autre à Lyon, aux Folies-Bergères, pour l’exécution du Trèfle à quatre feuilles de notre excellent compatriote M. V. Neuville.

À cette époque, M. Ducousso fut obligé d’abandonner la direction. Son départ fit comprendre combien l’autorité et les capacités d’un chef étaient indispensables ; l’intérim ne put être rempli. Quelques membres montraient déjà leur mécontentement, lorsque la nomination de M. Mariotte, au Conservatoire, laissa quelque espoir.

Musicien consommé, compositeur, artiste désintéressé, M. Mariotte dirigeait depuis plusieurs années l’Association Symphonique de Saint-Étienne, succédant à M. J. Luigini.

Deux membres furent chargés de la délicate démarche auprès de lui, nous disons délicate, car il s’agissait de tout demander, sans rien offrir.

M. Mariotte, avec tout l’intérêt qu’il porte à tout ce qui est artistique, promit son concours. Comprenant l’effort de la Société, louant son zèle vers un but élevé, il sut, dès le premier jour, acquérir les sympathies et l’amitié de tous.

Les répétitions reprirent avec un intérêt nouveau, et quelque temps après, le 19 juin 1902, salle de l’Eldorado, le troisième concert fut donné. Cette nouvelle

exécution fut décisive, la Symphonie