Lyonnaise était bien créée, elle existait et pouvait s’affirmer. Dans le cours de la saison 1902-1903, elle donne quatre grands concerts, en même temps qu’elle prêtait son concours à la fête des Anciens Élèves des Lazaristes, où elle exécutait un oratorio de Th. Dubois et au grand concert de la Schola Cantorum Lyonnaise.
Enfin, un nouvel honneur était réservé à la Symphonie Lyonnaise. Désignée par le Comité du Centenaire Berlioz, pour remplir la partie orchestrale des fêtes données à la Côte-Saint-André, elle eut le glorieux devoir de faire entendre pour la première fois, aux Côtois, les œuvres de leur génial compatriote.
L’honneur était périlleux, et malgré toute la bonne volonté des musiciens et de leur chef, on pouvait craindre que la tâche ne fût au-dessus des forces de la Symphonie. Celle-ci soutint cependant, dignement, le rôle qui lui incombait, et le résultat fut tout à son avantage.
La Symphonie Lyonnaise a fait sa rentrée mercredi en donnant aux Folies-Bergère un grand concert dont nous donnons plus loin le compte rendu.
Voici, à titre de documents, les programmes des quatre concerts donnés pendant la saison 1902-1903.
Le concert de mercredi dernier marque un progrès très sensible sur ceux de la saison dernière. L’ensemble est plus ferme, moins flottant, les cuivres sont presque très bons et — chose extraordinaire — les seconds violons ont suffisamment fait entendre leur partie jusqu’alors si sacrifiée. La direction de M. Mariotte est toujours excellente.
Les parties les plus réussies ont été l’exécution de la Symphonie en ut de Beethoven, très satisfaisante encore qu’un peu lourde dans le Menuetto et celle de la Suite Algérienne de Saint-Saëns dans laquelle certains solistes ont joué comme de vrais professionnels. L’interprétation du Prélude du 3e acte des Maîtres-Chanteurs a été suffisante malgré sa difficulté et en dépit de quelques fautes des cors et des seconds violons. Nous ne parlerons pas des Sonatines d’automne de M. Mariotte, très bien interprétées par Mme Mauvernay ; elles font l’objet d’une bibliographie que nos lecteurs trouveront plus loin.
Nous sommes très heureux de constater