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excellents artistes ont déployé une étonnante habileté technique dans le final de la huitième sonate, les variations et le final de la sonate à Kreutzer admirablement enlevés. Ils ont chanté avec charme et émotion le tempo di minuetto de la huitième sonate et interprété avec un style large et noble le superbe adagio de la dixième sonate.

Quelle merveille que cette dixième sonate jamais entendue auparavant dans « la superbe cité que féconde le Rhône ! » (Cette poétique définition de notre bonne ville est empruntée à une cantate qu’Emile Guimet composa jadis, paroles et musique, pour l’orphéon de Neuville).

Applaudissements unanimes, nombreux rappels, chaleureuse ovation à la fin de la séance sont venus récompenser les méritants virtuoses. Il est pourtant certain que l’assistance ne représentait nullement une réalisation, bien difficile hélas ! en ce bas monde, de la maison rêvée par Socrate…

S.

La Fanfare Lyonnaise a offert vendredi soir 26 février à ses membres, à leurs familles et à leurs invités une très intéressante soirée musicale. L’assistance que l’élégante salle du quai Saint-Antoine avait peine à contenir, a eu la bonne fortune d’entendre deux artistes de tout premier ordre.

Mme Himbert-Kiemlé a joué à ravir les belles variations écrites pour le piano par Hændel sur le thème du « Joyeux Forgeron ». Elle a détaillé avec infiniment de délicatesse et de charme la chanson de Guillot Martin de Périlhou, un exquis bijou archaïque. Dans l’Étude-valse de Saint-Saëns elle s’est affirmée virtuase accomplie.

Mlle Roussillon-Millet, premier prix de violon du Conservatoire de Paris, donnait chaque hiver un concert très couru. Elle y a renoncé cette année. La Légende de Wieniesiwski et une Suite concertante de Ries jouée avec Mme Himbert-Kiemlé ont fait vivement regretter que les occasions d’entendre cette éminente violoniste ne soient pas plus fréquentes, Mlle Roussillon-Millet a idéalement joué la poétique Légende, largement et splendidement interprété la Suite. Elle possède au complet toutes les qualités des grands virtuoses. À la douceur, à la grâce, à la sensibilité féminines, elle sait allier une puissance de son, une énergie, une autorité vraiment masculines.

Mlle Chirat a chanté avec goût et sentiment un air de Grétry. On a bissé le Nil de Leroux, chanté par elle avec un accompagnement de violoncelle supérieurement joué par le docteur R… un violoncelliste amateur dont plus d’un professionnel envie le talent.

Les deux pièces de résistance ont été les quintettes de Schumann et les quintettes de César Franck. Avec des chefs de file comme Mme Himbert-Kimlé, Mlle Roussillon-Millet, le docteur R… et le vaillant concours de deux solides amateurs : MM. B… et F… l’interprétation de ces deux admirables œuvres a été très bonne. Elles ont produit sur le public une forte impression.

Mlle Fraud a été comme toujours une accompagnatrice sûre et impeccable.

S.

Nous recommandons vivement à nos lecteurs les représentations de la Passion organisées dans la paroisse de N.-D. des Anges (chemin des Culattes). Elles comportent une partie musicale très importante exécutée par des chœurs mixtes et un orchestre complet. La partition comprend la presque totalité de la Passion selon St Mathieu de J. S. Bach et différentes pièces extraites des œuvres de Victoria, Hændel et Alex. Georges. Nous rendrons compte dans notre prochain numéro de ces représentations qui auront lieu les dimanches 6, 13 et 20 mars.

C’est le mercredi, 23 mars, qu’aura lieu le troisième concert de la Schola Cantorum Lyonnaise. Il sera dirigé, comme nous l’avons annoncé, par le Maître Vincent d’Indy. Au programme : un acte d’Alceste de Gluck et la première partie du Chant de la Cloche, ce concert sera donné avec le concours de Mme Mauvernay, professeur au Conservatoire et de Mlle M. de la Rouvière et M. Bourgeois, solistes de la Schola de Paris.

MM. les Artistes et Organisateurs de Concerts qui désirent qu’il soit rendu compte de leurs auditions sont priés d’adresser un double service à la Rédaction de la Revue Musicale de Lyon, 117, rue Pierre-Corneille.