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revue musicale de lyon

Cependant, dès sa sortie de l’école, M. Witkowski, qui avait choisi la cavalerie, se fit connaître comme musicien aux concerts populaires de Nantes et d’Angers où fut exécutée notamment une Sarabande et Menuet pour orchestre (1890). Un an plus tard le Grand-Théâtre de Nantes donna de lui un opéra-comique en un acte, le Maître à Chanter qui fut très bien accueilli.

Enfin deux petites pièces d’orchestre publiées chez Enoch, Ronde de nuit sur un air populaire et Carillon, et une dizaine de mélodies restées inédites précédèrent l’apparition d’œuvres plus considérables : Harold poëme dramatique en trois parties pour orchestre (1894).

Ces quelques années (1890-94) furent pour le musicien une période de tâtonnements. Il fit alors la connaissance du Maître Vincent d’Indy qui eut la plus grande et la plus heureuse influence sur le développement de ses facultés musicales ; pendant trois années (1894-97), M. Witkowski étudia sous la direction de son Maître et n’écrivit que la Marche d’Arthur, poème symphonique pour orchestre et Myrdhinn (Merlin) ébauche de drame lyrique dont il reste un prélude d’orchestre.

Après un très beau Quintette pour piano et cordes joué à la Société nationale de musique, en 1898, la Symphonie en ré mineur établit solidement la réputation du compositeur ; cette dernière œuvre a déjà été jouée à Paris (Société nationale) en 1901 ; à Angers, Bruxelles (Concerts Ysaye), Monte-Carlo, Aix-les-Bains (Jehin) et Nancy en 1902 ; à Pau et enfin au Concert-Lamoureux en 1903 ; nous avons publié dans le numéro du 27 octobre de notre revue un important compte-rendu de cette œuvre et des extraits des appréciations de nos confrères de Paris. Enfin le Quatuor en mi (1902-1903) a été exécuté par le Quatuor Zimmer à Bruxelles, (Libre Esthétique) à Paris (Société nationale), à Lyon l’an dernier dans une réunion privée.

Il est peu de personnalités plus connues et plus sympathiques à Lyon que celle de notre éminent collaborateur ; on sait qu’il fut en 1902 un des fondateurs de la Schola Cantorum Lyonnaise dont il est le directeur artistique et, nous n’avons pas besoin de rappeler que dernièrement, à l’occasion du concert donné par cette jeune Société, la presse lyonnaise tout entière a rendu hommage à son activité, à son dévouement et à sa haute compétence musicale.

Léon Vallas.

Nous continuerons dans notre prochain numéro la publication de l’étude de M. Paul Franchet sur les SONATES POUR PIANO ET VIOLON DE BEETHOVEN (sixième article : la Sonate à Kreutzer).

Musiques d’Église

ii

Nous ne voudrions pas nous exposer au reproche de détruire sans rien édifier : aussi exposerons-nous sommairement ce q’il faudrait faire pour que la musique à l’Église soit vraiment une musique digne de l’Église.

À qui trouverait prétentieux notre dessein, nous répondrions que nous ne nous érigeons nullement en législateur, mais que, tout simplement, nous interprèterons, dans leur rigueur, les nombreuses décisions romaines touchant la musique à l’Église. Le dernier et catégorique motu proprio du Souverain Pontife Pie x, en précisant certains décrets vagues ou tombés en désuétude, est venu ajouter sa grande autorité à nos assertions privées ; de nous trouver en parfaite conformité avec les vues du chef de l’Église nous a rendu particulièrement heureux.

Abordant maintenant la pars ædificans