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revue musicale de lyon

en la simplifiant la première partie du scherzo ; il revient largement chanté par le premier violon sur son accompagnement

iv
[partition à transcrire]

obstinément sautillé, et le morceau se termine par une dernière et très rapide apparition du thème.

La deuxième grande partie formée d’un très lent et du final (animé) qui s’enchaînent est d’une complexité bien plus grande que les deux parties dont nous venons d’esquisser rapidement le plan général. Elle est certainement la page capitale, le sommet de l’œuvre.

Le très lent expose une phrase d’adagio qui est une transposition de l’idée mère dans le monde majeur et sans altération et que soutiennent les harmonies les plus modernes et les plus osées, puis un retour

v
[partition à transcrire]

fugué (deuxième violon, alto, violoncelle, premier violon) du thème nostalgique de l’alto (ii) prépare l’entrée d’une extension du motif principal exposée

vi
[partition à transcrire]

par le premier violon et qui va prendre une importance capitale dans toute la suite de l’œuvre (vi). Ce thème est du reste caractéristique avec son accent énergique et vibrant, d’une envolée remarquable. Il est repris très en dehors par le violoncelle et une accélération progressive du mouvement aboutit à l’Animé.

L’Animé débute par une transformation rythmique du thème principal (vii)

vii
[partition à transcrire]

qui amène le retour de plusieurs idées entendues déjà au cours de l’ouvrage, mais qui n’arrivent là que comme contre-sujets ou épisodes.

La deuxième idée de l’Animé formée par l’extension du motif principal (vi) apparue pour la première fois dans le mouvement précédent est chantée d’abord par l’alto, puis, après de courts développements l’adagio reparaît sous une forme très originale de variations à 3/4 puis le final reprend et se termine sur une polyphonie des plus complexes où s’entrecroisent tous les éléments de l’œuvre.

Telle est réduite à un simple schème, dont on excusera l’aridité et l’inélégance, cette œuvre que l’excellente société Zimmer va nous faire entendre et dont nous essaierons de dire dans notre prochain numéro le charme et la puissance.

Il me semble intéressant en terminant cette notice de rappeler en deux mots la carrière musicale de M. G. M. Witkowski.

Né en 1867, il fut destiné de bonne heure au métier militaire par sa famille, malgré le réel penchant qu’il manifesta toujours pour la musique ; menant de front ses études musicales et la préparation de ses examens, il entra à Saint-Cyr en 1887.