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Page:Revue Musicale de Lyon 1904-11-13.pdf/9

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revue musicale de lyon

(1884). — Les Variations symphoniques (1885). — La Symphonie en ré (1889).

Musique de chambre : Le Quintette (1880). — La sonate pour piano et violon (1886). — Le quatuor à cordes (1889).

Musique de piano : Prélude, choral et fugue ; Prélude aria et final (1884).

Musique d’orgue : Les admirables Chorals.

Oratorios : Les Béatitudes (1870-80), Rébecca (1881), Psyché (1887), etc.

Toutes ces œuvres (sauf, peut-être les Béatitudes, encore très inégales) sont d’une unité de style absolument merveilleuse. C’est le vrai style du père Franck qui laissera dans l’histoire de la musique une trace ineffaçable, et d’Indy a pu dire, à juste titre, que le Maître avait revivifié la musique pure en renouvelant la tradition de Beethoven.

À vous bien cordialement.

G.-M. Witkowski

Chronique Lyonnaise

GRAND-THÉÂTRE

Après les premières représentations — déjà bien médiocres — de chaque œuvre, débarrassé du contrôle gênant de la Presse, M. Broussan lâche la bride à sa fantaisie si personnelle et offre aux spectateurs lyonnais des représentations dont ne voudrait certainement pas le public de Castelnaudary ou de Draguignan.

Nous n’avons pas l’intention de rendre compte de certaines représentations (de Sigurd, par exemple) véritables parodies qui, au temps heureux où l’on pouvait encore siffler au théâtre sans être qualifié de clérical et sans se voir dresser procès-verbal par un commissaire de police, se seraient certainement terminées dès le premier acte au milieu des sifflets et des huées du public. Mais aujourd’hui le pauvre spectateur qui craint les « histoire » est maté, il tolère tout et ne proteste plus…

Nous ferons comme lui. Il est du reste difficile de trouver des épithètes courtoises pour qualifier de telles représentations et le directeur qui les organise.

Hier soir, a eu lieu la première représentation d’Armide, de Gluck, dont nous rendrons compte dimanche prochain.

L. V.

Concert Mueller

Il y a peu de chose à dire du récital de chant donné le 4 novembre par Mme Mueller et qui servit d’ouverture à la saison des concerts.

Mme Mueller, cantatrice, d’origine russe, et élève de Ketten, de Genève, possède une voix très étendue, forte et bien timbrée ; elle interpréta avec beaucoup de correction un programme de Lieder copieux et très varié, réunissant les noms de Gluck, Beethoven, Schubert, Schumann, Rubinstein, Swendsen, Wolf et… Chaminade.

Elle était accompagnée, au piano, de la façon la plus agréable et la plus sûre par notre distinguée compatriote, Mlle Rabut

La recette de ce concert, dont le prix des places était fixé à 10 fr. et 5 francs, s’éleva au chiffre de 65 francs… Sans commentaires !

Concert Paul Braud

Ce deuxième concert (6 novembre) attira un public un peu plus nombreux que le précédent et, si mes renseignements sont exacts, la recette brute atteignit 113 francs (!)

Ce fut un récital à deux pianos par M. Paul Braud, Mme Dargier-Peltier, et M. Garès. Ces trois artistes donnèrent de bonnes exécutions d’un certain nombre de transcriptions d’œuvres d’orgue, de chant et d’orchestre. Citons parmi les œuvres portées au programme : Lénore, le très beau poème symphonique de Duparc, la Bourrée fantasque de Chabrier, Éros et Psyché et la Ronde de Hulda, de César Franck, la Fantaisie dialoguéepour orgue et orchestre de Boëllmann, et, enfin, un ridicule arrangement de la sérénade de Don Juan dans le genre des célèbres et désuètes variations sur le Carnaval de Venise.

Nous ne comprenons guère pourquoi de bons artistes composent de tels programmes