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le plus typique (mouvements et caractères les plus différents). De ce travail est résulté une formule type dont on ne s’est plus guère écarté une fois qu’elle a été fixée.

Cette formule comprend :

Allemande — (à 4 temps), modéré. — Sérieux.

Courante — (à 3 temps), coulant. — Doux.

Sarabande — (à 3 temps), lent. — Grave.

Gigue — (mesure composée), rapide. — Vigoureux ou gai.

Les derniers développements de cette forme cyclique sont de Hœndel et de J. S. Bach, et ces musiciens ne sont restés que très rarement à cette formule élémentaire ; mais les éléments caractéristiques persistent toujours : (allemande, courante, sarabande et gigue), comme moyenne des danses formant une suite.

Les chefs-d’œuvre du genre se retrouvent :

A) En Italie

i. Archangelo Corelli. — Les Sonatas da Camara, que l’on trouve avec les Sonatas da chiesa dans les quarante-huit sonates pour deux violons et basses (d’orgue pour les sonates d’église, de clavecin, de luth ou de viole de gambe pour les sonates de chambre), et les douze sonates à deux voix (violon et basse) publiée, les premières de 1683 à 1694, les dernières en 1700, sont des suites. Nous en verrons le plan général à propos de l’évolution de la forme Suite.

ii. Domenico Scarlatti. — « Pièces pour clavecin, composées par D. Scarlatti, maître de clavecin du Prince des Asturies », écrites probablement pendant le séjour du maître à Lisbonne, entre 1719 et 1725.

B) En France

iii. J.-P. Rameau. — Premier livre de pièces pour clavecin, publié en 1706. Autre livre, avec les concerts, en 1731.

iv. Couperin (le grand). Quatre livres publiés en 1713, 1716, 1729, 1730.

Les pièces de Rameau et de Couperin composées en forme-suite ont ceci de particulier qu’elles portent le plus souvent un sous-titre, indiquant ou voulant indiquer le caractère sentimental de la pièce (la timide, la lugubre, la majestueuse, les soupirs, etc.) première manifestation d’un souci psychologique en musique instrumentale.

C) En Allemagne

v. Hœndel (1685-1789) a écrit un grand nombre de suite (Peters., 2 vol, 18 suites pour clavier).

vi. J. S. Bach. — Nous possédons de lui écrit en forme suite : 6 partitas pour clavecin. — 6 Suites françaises. — 6 Suites anglaises (écrites pour un anglais). — 4 Suites pour orchestre. — 3 Partitas pour violon seul. — 3 Partitas pour viole de gambe.

Les six partitas furent publiées du vivant de Bach, successivement de 1726 à 1731, époque à laquelle elles furent réunies en recueil sous le titre : « Exercices de clavier comprenant Préludes allemandes, courantes, sarabandes, gigues, menuets et autres galanteries, composées pour la délectation des amateurs. »

Nous allons prendre comme exemple de démonstration du plan général de la Suite, les six suites anglaises de Bach. Cette démonstration est basée cependant sur toutes les suites dont nous venons de parler sans exception.

La suite i en la majeur comprend : Prélude. — Allemande. — Courante 1. — Courante 2 avec deux doubles. — Sarabande. — Bourrée 1 et 2. — Gigue.

Suite ii, la mineur : Prélude. — Allemande. — Courante. — Sarabande avec les agréments. — Bourrée 1 et 2. — Gigue.

Suite iii, sol mineur : Prélude. — Allemande. — Courante. — Sarabande avec