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revue musicale de lyon

les agréments. — Gavotte 1 et 2. — Gigue.

Suite iv, fa : Prélude. — Allemande. Courante. — Sarabande. — Menuet 1 et 2. — Gigue.

Suite v, mi mineur : Prélude. — Allemande. — Courante. — Sarabande. — Passepied. — Gigue.

Suite vi, mineur : Allemande. — Courante. — Sarabande double. — Gavotte 1 et 2. — Gigue.

L’examen de ces plans divers montre que :

A) Quand une suite comprend, ce qui est le plus fréquent : Allemande, Courante, Sarabande, ces trois pièces ne sont jamais interverties ou séparées, et les autres pièces que le plan comprend se placent entre la Sarabande et la Gigue.

B) De nouveaux détails surgissent que nous allons examiner : a) morceaux employés dans la suite et qui ne sont pas des morceaux de danse (Burlesco, caprice, prélude, ouverture, Aria, etc.) ; b) les Doubles et les Agréments ; c) certaines pièces sont 1 et 2 avec recommandation de répéter la première après la seconde : les alternatives.

Il y a d’abord des introductions, avant l’allemande, de divers noms :

Préludes, Entrées, Préambules, Ouvertures, Fantaisies, Toccatas.

Elles n’ont pas de forme fixe, cependant la Toccata a toujours deux idées, l’une brillante, l’autre plus sérieuse et exposée en style fugué.

L’Ouverture comprend une partie lente, pompeuse et pleine d’ornements, et une partie plus rapide en style fugué, avec quelquefois retour de la partie lente à la fin. L’ouverture vient du domaine dramatique, et a donné lieu à des formes caractéristiques. Dans la suite (elle y est d’ailleurs assez rare), elle affecte la forme dite : française.

L’Aria n’a de caractéristique que sa partie supérieure très mélodique, très vocale qui domine la basse et les parties intermédiaires comme une voix.

Le Caprice est tout ce que l’on veut.

Le Scherzo est léger et gai.

La Burlesca essaye d’être ironique.

Hænder et d’autres, mais pas Bach, ont employé souvent la Fugue dans la suite.

Hændel encore, ne désigne souvent pas par des titres de danse les morceaux d’une suite qui sont alors seulement comme les morceaux d’une sonate : (Allegro, Andante, Presto).

Les Doubles d’une pièce ne sont que des variations de cette pièce. Il est probable qu’après le plus grand nombre des pièces d’une suite après les pièces lentes en particulier, le claveciniste improvisait une ou plusieurs variations de la pièce qu’il venait d’exécuter. Les doubles ne sont autre chose que ces variations écrites à l’avance par l’auteur lui-même.

Les Agréments sont encore une variation d’une pièce mais conçue en un sens un peu plus simpliste : le thème ne change pas, on ajoute seulement pour accentuer le rythme et ornementer la ligne mélodique, des gruppetti, petites notes, appogiatures, etc., plus ou moins originaux.

Enfin on trouve des pièces 1 et 2 avec recommandation de reprendre la première après la seconde.

Outre qu’il y a là, soit l’origine, soit une manifestation de la forme Rondeau, employée par les Français dans la suite (la pièce 1, devient un refrain, la pièce 2 un couplet), là se trouve et pas ailleurs, l’origine du trio, des menuets ou scherzi des sonates et des symphonies. Et, en réalité c’est dans le menuet ou le scherzo qu’a été transportée, dans la forme sonate, la forme suite.

Toutes les danses populaires actuelles comme les anciennes ont cette partie intermédiaire (pièce 2) et cette partie alternativement répétée (pièce 1).

(À suivre)

Gabriel Condamin.