et limitée au seul règne de Philippe le Bon (1419-1467), c’est que je dispose d’une documentation plus complète, réunie en vue de l’édition, bien éloignée encore, hélas, des régestes des actes du conditor Belgii.
Le petit problème à résoudre peut se libeller comme suit : comment faut-il entendre une date ainsi inscrite dans un mandement de Pliilippe le Bon du 7 mars 1438 (n. st) :
Donné en nostre ville d’Arras, le VIIe jour de mars mil CCCC trente sept, soub nostre scel de secret, en l’absence du grant[1].
La date mentionnée dans cette pièce est-elle l’expression de la vérité ? Si elle ne l’est pas — ou ne l’est pas toujours du moins — que représente-t-elle donc en réalité ?
Tout d’abord, il pourra sembler étrange, à une observation superficielle, que, dans les chartes bourguignonnes, l’indication du lieu d’émission puisse indiquer autre chose que l’endroit véritable où se trouvait le duc. En effet, d’une confrontation rapide entre les données chronologiques des actes diplomatiques et l’itinéraire de Philippe le Bon, dressé en partie par Gachard[2] d’après les sources les plus sûres, c’est-à-dire les pièces de comptabilité, il résulte clairement un accord parfait. Ne prenons comme preuve que le tableau suivant :
| Chartes. | Itinéraire. |
| Dordrecht, 14 mars 1427 (n. st.).
Anal. A. Verkooren, Inv. des chartes du Luxembourg, t. IV (1917), p. 196.
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Le 14 mars 1427, le duc de Bourgogne est près de Dordrecht.
Cf. Gachard, Collection…, t. I, p. 72 |
| Zevenberghe, 20 mars 1427 (n. st.).
Orig. Acquits de Lille, cart. 191, aux Arch. gén. roy.
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Du 15 au 31 mars 1427, Philippe le Bon est en mer devant Zevenberghe.
Cf. Gachard, Ibid., p. 72. |
| Delft, 8 mai 1427.
Anal. Diegerick, Inv. arch. d’Ypres, t. III, p. 122.
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Du 5 au 10 mai 1427, Philippe le Bon réside à Delft.
Cf. Gachard, Ibid., p. 72 |
