Aller au contenu

Page:Revue d'histoire et de littérature religieuses-vol6-1901.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
99
LE TAUROBOLE ET LE CULTE DE BELLONE

corum X kal(endas) Sep(tembres) imp(eratore) [C. Iul(io) Maximitto Aug(usto)] et Africano co(n)s(ulibus) = 236 ap. J. C. — Suivent les noms des consécrateurs.

Aussitôt après la trouvaille de 1887, un article développé fut publié sur les inscriptions de Kastel par M. Maué[1], dont le commentaire fort érudit tend à prouver que les hastiferi ne sont point, comme on l’avait admis, une milice municipale, mais forment une confrérie placée sous le patronage de la Bellone cappadocienne, la déesse Mâ, et analogue aux dendrophori qui portaient le pin sacré dans les processions de la Grande Mère de Pessinonte. Bien que nous inclinions à le suivre[2], nous nous interdirons de trancher ici une question qui divise encore les épigraphistes[3]. Un autre point nous intéresse plus particulièrement. M. Maué a remarqué (p. 512) que le jour où la dédicace de l’année 224 a été consacrée, le VIIII Kal. Apriles ou 24 mars, était marqué par une fête du culte de la Grande Mère, le dies sanguinis, où les galles émasculés se tailladaient les bras et répandaient leur sang sur les autels. Mais l’auteur n’a point tiré de cette observation les conséquences qu’elle comporte. L’autel rhénan étant dédié non à la Mère des dieux, mais au Numen de l’empereur, il n’a pas cru pouvoir attacher d’importance à la date du 24 mars.

Ce motif doit au contraire nous faire attribuer à cette date une valeur toute particulière. En effet « le jour du sang » les prêtres de la Mater magna avaient coutume d’offrir un sacrifice pour le salut de l’empereur. Nous apprenons ce détail par une anecdote dont Ter-

  1. Maué, Die Hastiferi vom Castellum Mattiacorum (Philologus, XLVII), 1888, p. 489 s.
  2. Cf. CIL VI, 2232, hasta in aede Bellonae in luco dicata est. Cf. Stace, Theb. IV, 6 ; VII, 74.
  3. Les diverses opinions sont résumées par Kornemann dans la Realencycl. de Pauly-Wissowa s. v. Collegium, t. III, p. 396.