Page:Revue d’économie politique, 1888.djvu/457

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et réunir toutes quantités quelconques, si différentes qu’en puissent être les formes, qui présentent cette qualité ; et, comme le travail et le crédit sont l’un et l’autre susceptibles d’échange, il est contraire aux lois de la science naturelle de ne les point comprendre dans la richesse.

Il faut maintenant expliquer la signification des expressions « production, » « répartition, » « consommation » de la richesse.

Ils définissaient la « production, » l’obtention des produits bruts de la terre, leur mise dans le commerce et leur mise en vente.

Mais ces produits bruts sont rarement susceptibles d’usage immédiat ; ils ont à subir plusieurs opérations de manufacture et de transport avant d’arriver à la personne qui les achète définitivement.

Ils appelaient distributeurs toutes les personnes qui se livraient à ces opérations intermédiaires.

Ils nommaient « consommateur » la personne qui achetait finalement pour s’en servir et en jouir le produit achevé et le retirait du commerce ; parce que « consommer, » signifie terminer ou mettre à fin, et que l’acheteur est la personne qui termine l’opération.

Quant à l’ensemble de l’opération, — mise du produit dans le commerce, transformations et transport, achat final pour emploi ou consommation, — les économistes l’appelaient commerce ou échange.

Un échange peut toutefois avoir lieu entre deux parties ; et le mot distribution était souvent employé comme équivalent de consommation. En conséquence, « production, distribution et consommation, » « production et distribution, » « production et consommation, » étaient toutes formules équivalentes, et ne signifiaient jamais autre chose, d’après les explications qu’en donnaient les économistes, que commerce ou échange.

Production et consommation ne signifiaient jamais autre chose que offre et demande, et les offres et demandes constituent le commerce ou échange.

Ainsi la formule « production, distribution et consommation » est une et indivisible, et l’on n’en doit point séparer les parties constituantes.

Or, c’est là tout le point en discussion entre les écoles modernes