Page:Revue de Bretagne, tomes 45 et 46, 1911.djvu/135

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proposa de constituer une escadre légère de frégates et de galiotes à bombes pour forcer le passage du goulet et aller bombarder Brest. Mais ce projet fut jugé téméraire, l’amiral Berkley refusa de s’engager dans une entreprise que les événements pouvaient rendre impossible, il mit immédiatement à la voile et la flotte anglaise rentra le 15 juin à Ste Hélène[1].


12. — Relation de Mr de Nointel[2].


Sa Majesté fut informée, par le courrier dépêché hier au soir, qu’une partie de la flotte ennemie avait paru à l’entrée du goulet, à 3 heures après-midi et qu’elle avait mouillé, sur les 7 heures du soir dans la rade de Bertheaume. Elle n’y a fait aucune manœuvre dont on se put apercevoir toute la nuit, ni aujourd’hui matin jusqu’à 11 heures, peut-être à cause d’un brouillard qui a duré tout ce temps-là. Mais, sur les 11 heures, ils ont fait lever l’ancre à huit de leurs vaisseaux qu’ils ont fait approcher le plus près qu’ils ont pu de

    la main droite, debout près d’un trophée d’armes, et s’appuyant de la main gauche sur un bouclier. Au second plan une vue de la bataille de Camaret.

    Légendes : CUSTOS ORAR AREMORICAE.

    ANGL. ET. BAT. COESIS ET FUGATIS 1694.

    Le revers de la seconde, semblable à la précédente mais plus net, porte les légendes :

    CUSTOS ORAB AREMORICAE.

     BATAV, ET ANG. AD. LITTUS. AREMORICUM COESIS.

    M.DC.XCIV

    Elle est signée : j. mauger f.

    Ces deux médailles sont en vente à la Monnaie au prix de 30 fr, 40 ou 8 fr. l’exemplaire en argent et 6 fr. 50 ou 2 fr. 20 l’exemplaire en bronze, suivant le module.

  1. Extrait d’une lettre adressée par le sr Le Roy de la Potterie à M. de Phelypeaux : « Je viens d’apprendre… que l’armée des Anglais qui avait été devant Camaret était arrivée à Torbay le 26 juin, s’étant trouvée, deux jours durant, dans un grand calme pendant sa traversée, et qu’on avait débarqué toutes les troupes ne sachant pas si elles doivent se rembarquer…

    « Le 28 on enterra à Plymouth le général de l’Infanterie, qui fut apporté à terre embaumé. On tira le canon pour ses obsèques, depuis soleil levant, jusqu’à soleil couchant que l’on fit une salve générale de tous les vaisseaux marchands qui étaient à Plymouth au nombre de 250… Il y a une grande consternation à Plymouth et leur perte est si grande qu’ils n’osent trop témoigner leur chagrin devant les différentes nations qui sont dans cette ville… »

  2. A.-G. — V. 1256, p. 114.

    Extrait d’une lettre de Vauban à Pontchartrain (18 juin soir) « J’espère que ce qui s’est passé aujourd’hui à la descente de Camaret vous fera plaisir… La relation que Mr de Nointel a dressée sur les lettres de Langeron et de Saint-Pierre vous apprendra ingénument comment la chose s’est passée… »