Page:Revue de Bretagne, tomes 45 et 46, 1911.djvu/137

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nombre ; il les a renversés et poussés jusque dans l’eau. Le sieur de la Gousse, capitaine d’une compagnie franche de marine, a été dangereusement blessé en cette occasion. Comme les ennemis avaient fait leur descente de jusant, sept de leurs petits bâtiments se sont trouvés échoués, et on a fait prisonniers, tué ou blessé tous les soldats et officiers qu’on y a trouvés ou qui voulaient s’y sauver. Mr le comte de Servon, maréchal de camp, Mr de la Vaisse, brigadier d’infanterie et Mr du Plessis, brigadier de cavalerie, qui se sont rendus sur les retranchements avec le régiment de cavalerie Du Plessis, sur les avis qu’ils avaient eu par les signaux, de l’arrivée des vaisseaux ennemis, les ont fait paraître sur les hauteurs et ont même fait paraître un escadron sur la grève. Les autres bâtiments ennemis, qui n’avaient pas encore débarqué les soldats qui les montaient, n’ont plus songé qu’à se retirer à la faveur des gros vaisseaux qui continuaient toujours à tirer du canon et auxquels on répondait des retranchements de la Tour de Camaret.

On a fait près de 400 prisonniers[1] ; il y en a eu pour le moins 500 de noyés ou tués, dans le nombre desquels s’est trouvé Mr Talmash, général de l’infanterie anglaise et hollandaise, au dire d’un des officiers, prisonniers, qui se dit son lieutenant et qui commandait le débarquement.

Un des vaisseaux de guerre ennemi, qui était Hollandais, et qui s’était approché le plus près de Camaret, ayant appareillé trop tard, s’est trouvé échoué. Mr de la Gondinière, s’en étant aperçu, a mené des mousquetaires sur les roches voisines qui commandaient le vaisseau, et l’obligea ainsi de se rendre. On y a fait 64 prisonniers et on y a trouvé 40 hommes tués, parmi lesquels était le capitaine. Il est de 34 canons.

  1. État des prisonniers qui ont été faits à la descente que les ennemis ont faite à Camaret le 18 juin 1694.
    (A.-G. — V. 1256, p. 128).
    Officiers  
    Capitaines 
      
    4 Dont 1 blessé.
    Lieutenants 
      
    7 » 3 »
    Aide-Major 
      
    1 » 1 »
    Enseignes 
      
    3 » 1 »
      15   6  
    Troupe.  
    Volontaires 
      
    3  
    Soldats 
      
    428 Dont 100 blessés.
    Matelots 
      
    20 » 2 »
        451   102  

    Ces prisonniers furent dirigés le 21 juin sur le château de Nantes escortés par 50 hommes du régiment du Plessis-Cavalerie. Louis XIV autorisa le 12 juillet leur échange contre un nombre égal de la marine française.