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LES QUATRE CAVALIERS

DE ~APOCALYPSE’

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DE BUENOS-AIRES A PARIS

Le 5 juillet 1914, Jules Desnoyers, le jeune « peintre d’âmes », comme on l’appelait dans les salons cosmopolites du quartier de l’Étoile,

beaucoup plus célèbre d’ailleurs

pour la grâce avec laquelle il dansait le tango que pour la sûreté de son dessin et pour la richesse de sa palette, s’embarqua sur le -Ka37Ufy Frederic-August, paquebot de Hambourg, afin de revenir à Paris. Lorsque le paquebot s’éloigna de la terre, le monde était parfaitement tranquille. Au Mexique, il est vrai, les blancs et les métis s’exterminaient, pour que persone ne pût croire que l’homme est un animal dont la paix détruit les instincts combatifs. Mais sur tout le reste de la planète les peuples montraient une sagesse exemplaire. Sur le transatlantique même, les passagers, de nationalités très diverses, formaient un petit monde qui avait l’air d’être un fragment de la civilisation 1. Ce roman de Vicente Blasco Ibanez, publié l’an dernier en Espagne et dans l’Amérique latine, y eut un grand retentissement. Outre une qualité littéraire éminente, le lecteur français y trouvera un important témoignage de l’esprit, amical pour nous, qui anime la partie la plus intelligente et la plus libre de l’Espagne contemporaine. –M. r.