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LA RÉORGANISATION DE L’ARMÉE



LES CHARS DE COMBAT


Dans son numéro du 15 janvier 1922, la Revue de Paris a publié un article du général Estienne sur « Les forces matérielles à la Guerre », et l’auteur terminait sa suggestive étude par la phrase suivante : « C’est seulement quand on disposera d’engins aptes au combat rapproché et assez mobiles pour assurer par leurs seuls moyens soit l’exploitation du succès après la bataille, soit les opérations de grande police du temps de paix, qu’on pourra alléger très sérieusement les charges militaires de la Nation : tel est du moins notre conviction de soldat. »

Ce n’était là, pensions-nous, qu’une transition, pour amorcer un nouvel article. Mais notre attente a été déçue et nous avons compris que, par modestie, le général avait cru devoir s’abstenir de nous parler de ses enfants.

Car ces « engins aptes au combat rapproché » existent : ce sont les chars de combat, dont le général Estienne a été l’apôtre, l’animateur et le grand tacticien.

Il y aurait même une flagrante ingratitude à ne pas mettre cette belle invention en pleine lumière. Car il est hors de conteste qu’elle a été un de nos atouts de victoire en nous procurant un engin capable d’aller à travers champs, par-dessus les réseaux de fils de fer, accepter le duel avec la mitrailleuse, frayer le chemin à l’infanterie et l’accompagner partout au cours de sa progression.