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SOUVENIRS ET PORTRAITS
DE LA
RÉVOLUTION FRANÇAISE.

Deuxième Article.
EULOGE SCHNEIDER,
ou
LA TERREUR EN ALSACE.

Mon père, passionné pour les études classiques, s’était promis de faire de moi une espèce de savant. Ce n’est pas la seule de ses espérances que j’aie trompée. Il m’avait appris ce que je sais de latin par une méthode qui lui était propre, et dont les fruits m’ont échappé à mesure que j’ai vieilli. À dix ans, je lisais plus couramment qu’aujourd’hui des auteurs assez difficiles. Enchanté de mes progrès, sur lesquels s’aveuglait sa tendresse, quoiqu’il fût plus que personne à portée de les apprécier à leur juste valeur, il ne pensa plus qu’à me faire commencer mes études grecques ; mais les occupations multipliées que lui donnaient ses importantes fonctions ne lui permettaient pas de me diriger. Parmi les hommes qui correspondaient avec lui sur des questions de philosophie et de lit-