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VICTOR HUGO[1].



Je viens d’entendre de curieux détails sur l’état actuel de la littérature en France. Je crois vous avoir déjà dit que j’avais uniformément entendu parler de l’école décousue avec le plus profond mépris, et cela non-seulement par les vénérables partisans du bon vieux temps, mais encore, et avec tout autant de force, par les hommes du temps actuel les plus distingués, soit par leur position, soit par leurs talens.

À l’égard de Victor Hugo, le seul de toute la classe dont je parle qui soit assez connu en Angleterre pour être regardé par nous comme un homme d’une haute célébrité, ce sentiment est plus remarquable encore. Je n’ai jamais eu occasion de parler de lui ou de ses ouvrages

  1. Mistriss Trollope est, comme on sait, un des plus excentric tourist de l’Angleterre ; son livre sur les Américains a révélé un écrivain mordant, spirituel, emporté, frappant souvent juste et toujours fort ; après l’Amérique, où le Blue Stocking le plus indulgent doit nécessairement être poussé à bout, et où il suffit de se baisser pour ramasser les ridicules, la France devait attirer les regards de mistriss Trollope. Le voyageur tory ne pouvait nous épargner, et certes on peut s’apercevoir par le remarquable fragment que nous citons, jugement dont toute la responsabilité doit être laissée à l’auteur, de la façon leste, hardie, piquante, dont mistriss Trollope a envisagé nos grands hommes littéraires, nos grandes institutions, nos grands monumens, etc. Ce nouvel ouvrage de l’auteur des Domestic Manners of Americans est intitulé Paris et les Parisiens en 1835, et paraîtra prochainement chez Fournier, en deux volumes in-8o. Nous en rendrons compte avec quelques détails. (N. du D.)