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REVUE DE PARIS

temps |)rochaiii, chaque puissance pourrait diminuer son état militaire d’un tiers des troupes qui fatiguent ses finances.

Ce qui est plus certain que ce sénatus-consulte , ce sont les duels nombreux du camp de Kalish. Pendant que les puissances ont un orchestre-monstre à Kalish, un orchestre plus gros de trompettes et de trombones que celui de Berlioz aux Tuileries, des officiers de naissance, dignes de figurer par leur belle figure et leurs manières au camp de Compiègne , près la chaise de M™* de Maintenon , s’égorgent pour tuer le temps à Kalish.

Du reste les opérations du camp de Kalish sont toujours un sujet fort beau de charade pour les gazettes. On veut qu’il s’y passe des choses merveilleuses ; chaque prince y est suivi d’un chambellan et d’un album. Le chambellan écrit chaque soir sur l’album ce que lui a dicté son prince. L’historiographe du roi est, vous le voyez, remplacé par le chambellan, ce qui est bien plus économique.

La revue que viennent de passer à Fontainebleau le prince royal et M. le duc de Nemours, avait attiré un grand concours d’équipages. Malgré le froid d’automne déjà vif, de fort jolies femmes, en capote et en manchon rose, s’étaient donné rendez-vous sur le terrain île manœuvre. Entre toutes les autres, on remarquait iM’"*= Brack, la femme du colonel. De sept heures et demie à neuf heures, il y a eu exercice sur le terrain ordinaire d’évolutions ; à onze heures les princes entraient an quartier que le régiment occupait. La visite des chambrées, de la salle d’armes, de la forge, ont paru intéresser autant leurs altesses que les différentes manœuvres de l’artillerie, de la gymnastique et de la voltige. On a long-temps et très durement contesté à l’armée son aptitude aux sciences, les succès obtenus par le colonel Brack tendraient à prouver que Vegèce et Folard ont été moins calomniés que nos soldats. Voici maintenant que le soldat en pourrait remontrer à un académicien en fait de travaux scientifiques. C’est à M. le colonel Brack qu’est due l’éducation et la belle tenue de ce régiment. Nouveaux bacheliers ès-lettres, les soldais répondent à toutes les questions, ils savent l’arithmétique comme Bezout, et l’hyppiatrique comme le meilleur élève d’Alfort. M. Brack, officier spirituel autant qu’instruit, a établi dans ces études une grande régularité. Voici le cadre figuratif des exercices principaux qu’ont vu leurs altesses le prince royal et le duc de Nemours :

1° Le peloton modèle ; 2" les écuries ; 5° la forge ; 4» le cours de mathématiques ; 5° le cours de fortifications ; 6° le cavalier modèle, etc., etc.

Dans les écuries, les chevaux avaient des litières bordées de tresses à l’anglaise. A la forge, vingt-huit maréchaux et hussards répondaient sur toutes les questions vétérinaires. Plusieurs ont opéré devant les princes, avec la plus grande habileté, sur un cheval abattu d’avance. Le système du ferrage est curieux. A l’aide de ce système il n’y a plus d’instrumcns de torture à la forge, ni de chevaux rétifs au régiment. Admirable invention ! Le cours de mathémaliiiucs comi)rend pour les