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NAPOLÉON ET L’ÉTIQUETTE


Un nouvel ordre de choses est né. Une monarchie nouvelle est établie sur les ruines. Est-ce bien monarchie qu’il faut dire ? Sans doute, celui qui vit aux Tuileries est seul à commander, et, en cela, il a un rapport avec ses prédécesseurs ; mais eux, c’était par naissance, et lui c’est par conquête. Si d’esprit, d’activité, de génie, il ne peut être mis près d’eux en parallèle. — car eux tiennent tout des autres et lui tient tout de lui-même, — combien il s’en faut qu’il trouve en soi une somme d’autorité comparable à celle qui faisait comme partie intégrante de leur personne.

Le Roi Très-Chrétien se présentait à ses peuples environné des ombres lumineuses des rois ses ancêtres ; et ces rois étaient si nombreux et si lointains qu’ils remontaient aux origines mêmes de la nation : ils étaient si intimement liés à elle que leur nom s’associait à chacun de ses agrandissements, de ses victoires et de ses revers, et que l’histoire de la Maison de France était l’histoire même de la France. Morceau à morceau, ces rois n’en avaient-ils pas construit l’édifice, et, par leurs lois et leurs institutions, n’avaient-ils pas, sur chacun des êtres, si profondément marqué leur empreinte