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LIVRES NOUVEAUX LE CHEMIN DE DAMAS, par M. Léon de Timeau. C’est un roman très attachant, où l’au teur do Ma Cousine Pot-au-feu, avec ses qualités ordinaires de conteur émouvant et d’élégant écrivain, a montré comment une âme solitaire et triste peut trouver le chemin du bonheur. 11 a choisi pour les scènes >ariées de son roman le décor agréable et nouveau de Rhodes, la ville îles roses, dont le parfum se mêle au souvenir des antiques chevaliers. MES SOUVENIRS, par M. le Général du Barail. Le tome premier des Souvenirs du Général du Barail.qui va de 1820 à 18.Î0. vient de paraître. La scène est presque ton • jours en Afrique, aux temps héroïques de la conquête, sous le duc d’Aumale, le maréchal Bugeaud, le général Lamoricière. La défense do Mazagran, la prise de la Smala, la bataille de l’Islv.la pour suite et la capture d’Abd-El-Kader sont les grands événements autour desquels gravitent mille faits d’armes, mille aven tures tragiques ou gaies, narrées avec une verve, un mâle accent, une chaleur d’émotion qui font du Général du Barail comme un second Marbot. LA NONNE ALFEREZ, par M. José-Maria de Heredîa. De la même prose, nette, souple et forte et reluisante comme l’acier, dont il avait traduit la Vériiliijue Histoire de la conquête Je la Nouvelle-Espagne , le poète des Tropliées a traduit cette histo riette, également vraie, qui semble un roman d’aventures ou de « guimpe et d’épée », celui d’une religieuse qui devient un infatigable duelliste ; — et voilà pour nous une autre Abbesse de Castro. LE BOSQUET DE PSYCHÉ, par M. Henri de Régnier. La Belgique est la seconde patrie de tous les conférenciers ; beaucoup même v l’ont leurs débuts, comme récemment le poète Henri de Régnier. Il publie aujourd’hui sa conférence sous ce titre énigmatique et gracieux : le Bosquet de Psyché. C’est moins une conférence qu’une causerie, ou , mieux encore, une rêverie à voix liante du mélanco lique et noble auteur de Tel qu’en songe. BOURGEOIS ET GENS DE PEU, par Arvède Barine. Les bourgeois sont représentés dans ce livre par la mère de Gœthe, laquelle avait une âme charmante, vive, spiri tuelle et pleine d’une sérénité qu’elle transmit à son lils. Mais le grand intérêt du volume réside dans les études sur les gens de peu, tels que le philosophe juif Salomon Maimon ou ce John Nelson qui, irrésistiblement attiré par la vie sauvage, passa sept ans parmi les Sioux et rencontra, dans ses courses à tra vers les déserts d’Amérique, la pre inière caravane des Mormons, auxquels il se mêla, (’es vies romanesques, Arvède Barine les a contées avec la simplicité, avec le charme ordinaires de son slvle, qu’anime encore la plus sincère sympa thie pour ces héros déclassés. MES PARADIS, par M. Jean Ricbepiu. Dans lu force de l’âge, en pleine maturité, l’auteur des Blasphèmes fait la part de Dieu, ou plutôt il revendique toute la part de l’homme. JNaguère il annonçait « le Paradis de l’Athée n, Io seul qu’il voulut connaître ; il nous imite à visiter maintenant tous ceux qui sont ouverts, dès la vie terrestre, à l’homme sain d’esprit et de corps. Et si quelques-uns ne sont pas des lieux d’édification et de recueillement, nous retrouvons dans tous le poète éloquent, pittoresque et français, encore plus que « touranien », de la Chanson des Gueux, des Caresses et de la Mer. LA CENDRE, par M. FernandVandérem. Sous ce titre mélancolique et fin, c ’est un curieux cas d’épuisement, d ’impuis sance morale ou plutôt sentimentale, que le romancier nous montreavec la franchise d’unclinicien ; et la légende veut quecetlo franchise aille quelquefois, dans les hôpi taux jusqu’à la brutalité. Aussi bien lo tri-le héros de ce récit cherchet-il à se rassurer par une série d’expériences, plus vaines les unes que les autres ; et si l’amour est un duel entre les sexes, il est assez naturel que l’amour sans amour soit le moins généreux et le moins courtois de tous les duels. Ce livre en est le code, mis au courant des mœurs les plus récentes, par vin observateur et par un écrivain.