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mesures… Mais pourquoi ne venez-vous pas ?… Oui, venez aussi ! Nous tiendrons une sorte de conseil de guerre… Prenez Hopps pour nous aider… et les employés du chemin de fer. Parbleu ! il y a urgence. Allons, venez… nous causerons en marchant. Que pouvons-nous faire encore ?… Débarrassez-vous donc de cette robe.

Et, là-dessus, Adye ouvrit la marche. En bas, ils trouvèrent la porte d’entrée ouverte, et les agents placés au-dehors qui regardaient, ébahis, dans l’air vide.

— Il est parti, monsieur ! dit l’un.

— Il faut aller tout de suite au poste central. Que l’un de vous aille chercher une voiture et revienne nous prendre… vivement ! Et maintenant, Kemp, quoi encore ?

— Des chiens. Prenez des chiens. Ils ne le voient pas, mais ils l’éventent. Prenez des chiens.

— Parfait ! On ne le sait pas en général, mais les gardiens, à la prison de Halstead, dépistent un homme avec des limiers !… Des chiens ! Et ensuite ?

— Ah ! rappelez-vous que sa nourriture le trahit : après qu’il a mangé, ses aliments sont visibles jusqu’à ce qu’ils soient assimilés. En sorte qu’il a besoin de se cacher quand il a mangé… Il faut faire une battue sans répit. Tous les fourrés, tous les recoins… Et que l’on serre toutes les armes, tous les outils qui peuvent servir d’armes. Il ne peut pas en porter une avec lui bien longtemps. Et tout ce qu’il peut ramasser pour frapper, il faut le cacher.

— Bon, cela !… oh ! nous l’aurons bientôt !

— Et, sur les routes… ajouta Kemp.

Il hésita.

— Eh bien ?

— Du verre pilé !… C’est cruel, je le sais. Mais songez à ce qu’il peut faire. 

Adye huma l’air entre ses dents.

— Vilaine chasse ! dit-il. Après tout, je ne sais pas. Je vais toujours faire préparer du verre pilé. S’il va trop loin…

— Cet homme s’est mis hors de l’humanité, je vous dis. Il établira le règne de la terreur dès qu’il aura surmonté l’émotion du péril auquel il vient d’échapper. Je suis sûr comme je suis sûr d’être là et de vous parler. Nous n’avons