Page:Revue de Paris - 1905 - tome 2.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
371
L’AVANCEMENT DES OFFICIERS

moyennes actuelles), ce qui fait en tout 17 ans — dont il y aurait lieu de défalquer 6 ans pour les 2 années gagnées à chacun des trois échelons par les officiers brevetés, — les officiers brevetés sortant de Saint-Cyr arriveraient au grade de général de brigade entre 51 et 54 ans, les officiers brevetés sortant du rang y arriveraient à partir de 54 ans et, en moyenne, vers 58 ans, et un certain nombre d’officiers non brevetés y parviendraient à partir de 59 ans. Cette moyenne d’âge est certes moins élevée que la moyenne actuelle. Il est d’ailleurs permis de supposer que le fonctionnement du système de sélection, dont nous n’avons pas fait état dans le calcul qui précède pour les officiers supérieurs, la réduirait encore d’une manière appréciable. On me dira que le système proposé fait la part bien large aux officiers brevetés au détriment des officiers des corps de troupe, et que c’est un tort de ne pas donner les hauts commandements à ces derniers, beaucoup plus aptes que les officiers brevetés — ce sont mes contradicteurs qui parlent — au commandement de la troupe. À cela, je répondrai :

1o Que l’École de guerre et les examens pour le brevet d’état-major étant ouverts à tout le monde, tout le monde peut concourir pour l’obtention du brevet, et s’assurer, en cas de succès, les avantages qu’il confère ;

2o Qu’il est désirable que les hauts commandements ne soient donnés qu’à des officiers possédant une instruction suffisamment étendue pour être vraiment des officiers généraux, et exercer avec autorité les fonctions de leur grade, et qu’en cela, le résultat du système n’est pas pour nous effrayer ;

3o Enfin que l’aptitude au grade supérieur n’étant jamais constatée — dans notre système — que pendant les périodes de service régimentaire, c’est-à-dire dans l’exercice du commandement, tous les officiers brevetés qui, à leur savoir théorique, ne joindraient pas une aptitude réelle au commandement, se trouveraient par là même exclus de l’avancement : les hauts grades ne seraient jamais occupés par des savants en chambre.

Il est une autre objection des partisans du choix qui est assez spécieuse pour avoir séduit un certain nombre de bons esprits. L’avancement à l’ancienneté. dit-on, ne favorise pas